La ministre de la Culture, Marie Montpetit, appelle tous ceux qui se sont prononcés pour ou contre la pièce de théâtre SLĀV au dialogue «pour mieux se comprendre afin d'éviter que ce genre de situation ne se reproduise».

S'exprimant pour la première fois depuis le début de la controverse, Mme Montpetit a affirmé vendredi que «la liberté d'expression et de création sont des éléments fondamentaux de notre société et se doivent d'être toujours protégés. Cependant, nous ne pouvons pas contrôler ni juger ce que les gens ressentent.»

«C'est malheureux que des gens se soient sentis heurtés par la pièce. C'est aussi malheureux que cette controverse se conclue par l'annulation d'une production artistique. Nous devons éviter de nous braquer les uns contre les autres et j'invite les intervenants à un dialogue pour mieux se comprendre afin d'éviter que ce genre de situation ne se reproduise», a dit la ministre de la Culture. 

Plus tôt en journée, le metteur en scène de SLĀV, Robert Lepage, a dénoncé «l'affligeant discours d'intolérance» et a affirmé que l'annulation de sa pièce, qui était présentée dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal (FIJM), était un «coup porté à la liberté d'expression artistique.» (https://bit.ly/2NwLain)

Le critique du Parti québécois (PQ) en matière de culture, Pascal Bérubé, a pour sa part affirmé «qu'il y a eu un procès d'intention» à l'égard des créateurs de la pièce de théâtre.

«C'est une question de liberté artistique et d'expression qui laisse des traces. (...) Ça m'apparaît extrêmement grave et suffisamment grave pour que l'ensemble des acteurs politiques puissent s'exprimer là-dessus, au premier chef la ministre de la Culture», a-t-il dit vendredi matin.

Sur Twitter, le chef du PQ, Jean-François Lisée, a écrit: «Agir pour une plus grande présence de la diversité en culture, oui. Museler et censurer l'art, non. J'appuie entièrement la position exprimée ce matin par Robert Lepage.»

Pour Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire (QS), «les critiques soulevées contre SLĀV sont la pointe de l'iceberg de la sous-représentation des noirs et des minorités sur les scènes québécoises.»

«Plutôt que d'annuler les représentations de la pièce, il aurait fallu trouver une voie de passage pour confronter des défis qui ne disparaîtront pas demain matin. Là d'où je viens, la médiation est meilleure conseillère que la polarisation. Autant les artisans de SLĀV que ses détracteurs sortent perdants de la situation actuelle», a-t-elle dit.