Le réseau muséal québécois accueille favorablement la décision du gouvernement du Québec d'injecter 13 millions de dollars sur quatre ans pour le renouvellement des expositions permanentes, la circulation des expositions itinéraires et le budget au fonctionnement de quelques musées régionaux.

La ministre de la Culture, Hélène David, en a fait l'annonce jeudi dans le cadre du congrès annuel de la Société des musées du Québec, à Lévis. «Notre gouvernement a le désir de faire avancer la muséologie au Québec et d'assurer son rayonnement et son épanouissement à l'échelle nationale», a-t-elle déclaré. 

De ce nouvel investissement, 12 millions sont alloués d'ici 2018 aux expositions permanentes et itinérantes, une somme destinée à l'ensemble des musées du Québec. Le dernier million est réparti cette année seulement en tant qu'aide au fonctionnement pour quelques musées seulement. Les musées nationaux ne toucheront pas à cette somme. 

Le financement au fonctionnement: un enjeu 

Le financement public au fonctionnement est un enjeu préoccupant pour l'ensemble des musées, a dit à La Presse la présidente de la Société des musées du Québec, Katy Tari.

«On accueille favorablement le discours de la ministre, c'est un pas en avant qui marque une nouvelle forme de négociation. Or, les enjeux demeurent multiples, notamment concernant le financement au fonctionnement des institutions. C'est une préoccupation qui demeure très vive», a-t-elle affirmé. 

En juillet dernier, La Presse révélait que le programme d'aide au fonctionnement des musées nationaux du Québec avait été amputé de 3% dans le cadre des restrictions budgétaires imposées par le gouvernement libéral à l'ensemble des sociétés d'État. 

«Il y a 25 ans, les musées que je dirige avaient une subvention de 18 millions. Plus de deux décennies plus tard, même s'ils ont considérablement grossi, cette somme n'a pas changé», expliquait cet été Michel Côté, l'ancien directeur général des Musées de la civilisation à Québec. 

En quatre ans, avait-il affirmé, son enveloppe au fonctionnement a fondu de 12%. Ce climat austère est vécu par l'ensemble des musées nationaux, soit le Musée national des beaux-arts du Québec et le Musée d'art contemporain de Montréal (deux sociétés d'État), ainsi que le Musée des beaux-arts de Montréal, dont le financement public au fonctionnement est calculé de la même façon.

Si ces musées ont accès à l'enveloppe de 12 millions annoncés hier pour le renouvellement des expositions permanentes, le programme d'aide au fonctionnement des musées nationaux du Québec n'est pas augmenté.