En 2013, Lady Gaga avait tenté le grand coup de la crédibilité avec le prétendument conceptuel ARTPOP, album qui laissait somme toute l'impression d'une diva assise entre deux chaises.

Elle a ensuite incarné la chanteuse de jazz classique aux côtés de Tony Bennett (Cheek to Cheek), s'est laissé tenter par le jeu (American Horror Story) avant de mettre cet ambitieux projet en chantier avec les réalisateurs-vedettes Mark Ronson et BloodPop, auxquels des pointures se sont jointes - Kevin Parker (Tame Impala), Beck, Florence Welch et Father John Misty.

Résultat? De la pop all american, efficace et... conservatrice dans sa facture générale. Gaga y chante très bien, s'appuie sur des chansons construites dans les règles de l'art, jouit d'énormes moyens de production.

Or, la pop dont l'Histoire reste gravée est aussi affaire de grande direction artistique, ce qui n'est pas le cas ici. Les années d'extravagance s'éloignent, Stefani Joanne Germanotta étire sa quête d'authenticité humaine, remise ses déguisements et ses ongles artificiels, renvoie à la regrettée frangine de son papa, morte tragiquement du lupus à l'âge de 19 ans.

Les meilleures intentions ne sont pas la garantie d'un album marquant, inutile de l'ajouter... 

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POP. Joanne. Lady Gaga. Interscope Records.