Nous sommes en Alberta, en 1903. Mary Boulton n'a que 19 ans, et elle est déjà veuve. Veuve par sa faute: elle a tué son mari John d'un coup de carabine. Elle l'a atteint à la cuisse pour faire durer le plaisir de le voir mourir, car il le méritait. Et puis, elle a pris la fuite.
Voilà un début prometteur, et assez typique d'un western. Gil Adamson, jeune auteure canadienne qui a fait paraître des livres de poésie, se donne un défi de taille dans La veuve. Dans sa fuite, Mary va rencontrer une série de personnages hauts en couleur, tous prêts à l'aider à échapper à ses poursuivants.
Car même dans le far west, on ne tue pas son mari avec impunité. Les deux frères de John Boulton, deux géants roux avec pas grand-chose à dire, la pourchassent.
Cette longue poursuite amènera les trois personnages - la proie et les chasseurs - à traverser des régions sauvages et à se confronter à la nature. L'ironie, c'est que ni Mary ni les deux frères ne sont doués pour ces épreuves. Mary ne connaît rien aux chevaux, elle ne sait pas tirer (sauf à bout portant, bien sûr) et elle ne sait pas chasser.
Quant aux deux frères, ils considèrent avec horreur la dégradation de leurs belles bottes de cavalier au fur et à mesure qu'ils entrent dans le paysage sauvage. Qui va s'y adapter le mieux?
La veuve, mélange de roman d'amour et de western, est un roman lyrique, touffu, une ode à la nature, qui est finalement son personnage principal.
La veuve
Gil Adamson
traduit par Lori St-Martin et Paul Gagné
Boréal, 420 pages, 24.95$
***1/2