L'écrivain Emmanuel Carrère, dont le dernier roman n'a pas été retenu dans la sélection du prix Goncourt en dépit d'une critique élogieuse, a reconnu vendredi vivre «une drôle d'histoire» avec le plus prestigieux prix littéraire français.

Plébiscité par la critique, Le royaume, une fresque sur les premiers chrétiens, vient de connaître le succès en France dès sa sortie en librairie: il a pris la tête des ventes de romans pour la semaine du 25 au 31 août, selon le Top 20 Ipsos/Livres Hebdo.

Emmanuel Carrère a admis sur la radio France Inter être «un peu dépité» par son absence dans la première sélection de 15 romans dévoilée jeudi, «mais en même temps je n'étais pas surpris outre mesure parce que j'ai une drôle d'histoire avec le prix Goncourt».

Sur ses douze livres publiés depuis 30 ans, trois sont parus à la rentrée littéraire et donc dans les temps pour concourir pour les prix littéraires, a-t-il souligné.

«En 1988, j'en ai eu un (Hors d'atteinte, ndlr) qui était finaliste du prix Goncourt. Environ 25 ans plus tard, c'était un livre qui s'appelait Limonov (paru en 2011, ndlr) qui avait été viré en seconde sélection du prix Goncourt et celui-là, il n'est même pas dans la première», a-t-il poursuivi.

«Donc, visiblement, mes actions n'ont pas cessé de dégringoler au fil des années auprès de l'Académie Goncourt, je ne sais pas bien pourquoi, mais c'est un fait», a-t-il commenté. «Je crois tout simplement que ça traduit le goût (...) de l'Académie Goncourt qui n'aime pas beaucoup ce que j'écris, ce qui après tout est son droit le plus strict», a conclu le prix Renaudot 2011.