Le 81e congrès de l'organisme PEN International aura lieu à Québec dans un an. Le 80e événement du genre s'est terminé la semaine dernière au Kirghizistan en présence de Yann Martel.

PEN international a annoncé jeudi dernier la tenue de son 81e congrès à Québec du 11 au 17 octobre 2015. Le regroupement d'écrivains en faveur de la liberté d'expression a toutefois eu beaucoup d'autre pain sur la planche lors de l'événement qui vient de se terminer à Bichkek, capitale de cette république d'Asie centrale.

À sa première participation à un congrès international de PEN, l'écrivain canadien Yann Martel a pu constater tout le sérieux de l'organisation qui se place souvent aux premières loges de la défense des prisonniers d'opinion dans le monde.

«Nous avons espoir de rencontrer le président du Kirghizistan pour demander la libération d'un journaliste qui dénonce depuis des années les excès de la police à Bichkek», nous indiquait l'auteur de L'histoire de Pi en entrevue téléphonique mardi dernier.

La rencontre a effectivement eu lieu, mais aucun engagement de libération n'a été pris par le président Almazbek Atambaïev. La délégation de PEN a aussi insisté sur la nécessité de soutenir la traduction des auteurs kirghizes. Le président kirghize s'est alors engagé à créer un fonds pour la traduction.

Présidé par le Canadien John Ralston Saul, PEN International, explique Yann Martel, a accepté l'invitation de ses membres du Kirghizistan pour y tenir ce 80e congrès annuel, son tout premier en Asie centrale, dans le but d'attirer l'attention du grand public, notamment sur les conditions des Ouzbeks dans cette partie du monde et un pays qui compte 70 ethnies différentes.

«La Russie est très présente ici et tend à servir de modèle au gouvernement. Ils ont adopté des lois odieuses, similaires aux russes, contre les gais et lesbiennes et pour interdire le financement des organismes non gouvernementaux», déplore Yann Martel.

Les 200 écrivains participant au congrès ne manquent pas de causes à défendre en matière de liberté d'expression et Yann Martel se dit «stimulé» par les discussions avec les autres membres de PEN issus d'un peu partout dans le monde.

La découverte d'un pays

Sa première participation au congrès ne sera pas la dernière. Il sera à Québec l'an prochain, mais ce voyage en Asie centrale lui a permis de découvrir un peuple «amical» et des paysages «inspirants».

Le Kirghizistan a obtenu son indépendance de l'URSS en 1991, mais demeure un État assez pauvre. N'ayant aucun accès à la mer, ce pays de montagnes et de grandes plaines vit surtout d'agriculture.

«Comme la plupart des Occidentaux, je connaissais mal cette région du monde. En tant qu'enfant de diplomate [son père Émile est président de PEN Québec], j'ai toujours aimé voyager. J'ai maintenant des images et des sensations concrètes du Kirghizistan», dit-il.

Qui sait, ce voyage servira peut-être de base à un futur roman. Il estime que le prochain, portant le titre Les hautes montagnes du Portugal, sera fini dans un mois.

«J'en suis à l'étape fastidieuse de la relecture. Mais j'en vois la fin. Il devrait être publié à l'automne 2015», conclut Yann Martel.