Patrin a reçu son prénom de sa grand-mère paternelle: ce mot ancien du langage des Roms désigne des repères faits de feuillages ou de brindilles. Des feuilles d'arbres ornent aussi la vieille courtepointe héritée à la mort de son aïeule.

Autant de signes pour la guider vers l'histoire taboue de sa famille. La couverture, assemblée par son arrière-grand-mère, est un des objets gardés par sa grand-mère après avoir été reniée par ses parents pour être tombée amoureuse d'un non-Rom sur le bateau les emmenant de l'Europe centrale au Canada.

L'histoire se déroule dans les années 70, alternant entre la période où, après la mort de son père, en 1973, Patrin entreprend un premier voyage en Europe et celle où elle reçoit la vieille courtepointe, en 1978, la poussant à repartir sur les traces de ses ancêtres.

En 1979, dans une Tchécoslovaquie communiste et fermée, elle tente de remonter la piste de ses origines, aidée par un jeune homme.

L'écriture de Theresa Kishkan, délicate et poétique, transporte le lecteur à une autre époque dans un rythme agréablement lent. Le roman aborde les difficultés des peuples roms. Il évoque aussi la soif de savoir d'où l'on vient.

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Courtepointe. Theresa Kishkan. Marchand de feuilles. 206 pages.