Dans sa version originale en anglais, ce roman qui a remporté le prix Femina étranger il y a quelques semaines porte le titre d'Une femme non nécessaire.

L'auteur, Libanais d'origine et Américain d'adoption, donne la voix à Aaliya dans sa deuxième oeuvre traduite en français.

Cette femme non religieuse, «un brin obsessionnelle», n'a plus à 72 ans que ses livres et sa solitude. À travers sa vie constituée de lectures et de traductions qu'elle entasse dans une chambre de son appartement, sans jamais les faire lire à quiconque, elle raconte sa ville - Beyrouth -, un pays déchiré par la guerre, mais surtout, «une vie perdue» car son existence de divorcée, sans descendants, n'a jamais été ni comprise ni appréciée de ses compatriotes.

Toute sa vie, Aaliya aura aspiré à être «plus qu'un grain de poussière» et se console en lisant Pessoa, Cioran ou Sebald.

Rabih Alameddine est un formidable conteur qui nous entraîne dans l'intimité troublante d'une femme singulière et de ce qu'a été sa vie.

Émouvant et inspirant, ce roman émaillé de phrases parmi les plus belles qui n'aient jamais été écrites laissera des traces indélébiles chez tout passionné de littérature. 

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Les vies de papier. Rabih Alameddine. Traduit de l'anglais par Nicolas Richard. Les Escales. 327 pages.