Veuf et sexagénaire, un avocat allemand spécialiste des fusions-acquisitions se rend à Sydney par affaires. Profitant d'un temps libre, il va voir la rétrospective du peintre Karl Schwind, qu'il a défendu alors qu'ils faisaient leurs premières armes, en peinture et en droit. Il est étonné à la vue du tableau qui donne son titre au roman : n'avait-il pas aidé le modèle à le voler à son richissime propriétaire de mari et à l'artiste qui lui en disputait les droits, dans le fol espoir de la conquérir ?

Mais la belle a fait faux bond aux trois hommes et le tableau avec elle. Le revoir, c'est l'occasion pour le narrateur de se lancer sur les traces de la femme dont on est sans nouvelles depuis une quarantaine d'années. Il la retrouvera, mais ce sera surtout l'occasion de revisiter sa vie. Schlink nous a habitués à des plongées dans le passé depuis le succès mondial du Liseur. Cette fois-ci, la trame est plus mince. Restent, et ce n'est pas rien, des réflexions lucides sur le sens de la vie, la culpabilité, le temps oublié que l'imagination permet de réanimer pour se réinventer et se réconcilier avec ceux qu'on a trop longtemps négligés. 

La femme sur l'escalier

Bernhard Schlink

Gallimard

255 pages