C'est toujours prendre des nouvelles de Venise que de se plonger dans une nouvelle enquête du commissaire Brunetti, imaginée par l'auteure américaine Donna Leon.

Pour cette 25e enquête menée dans la Sérénissime, Brunetti cherche à en savoir plus sur un pauvre homme sourd et handicapé intellectuel, mort dans l'indifférence la plus complète.

La romancière vénitienne d'adoption en profite pour aborder aussi la délicate question des boutiques tenues de moins en moins par des Vénitiens d'origine et la question, toujours actuelle, de la corruption constituée en véritable système en Italie.

Est-ce parce que Donna Leon, 72 ans, écrit à une cadence plus rapide? Parce qu'elle était moins inspirée? Que la traduction manque un brin d'élégance? Ou tout simplement parce que les comparses habituels du commissaire Brunetti - ses collègues et amis Vianello et Elettra, sa femme Paola - vieillissent eux aussi et n'ont plus le même ressort?

Chose certaine, on sort déçue de cette enquête. Le précédent polar de la signorina Leon (L'inconnu du Grand Canal) était d'une autre eau, plus satisfaisant et mieux tourné. Celui-ci est donc essentiellement une occasion pour les fidèles de Brunetti - et de Venise - de retrouver le mélancolique et érudit commissario.

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Le garçon qui ne parlait pas. Donna Leon. Calmann-Lévy. 290 pages.