L'été des noyés fait partie de ces oeuvres où chaque page, chaque phrase nourrissent et entretiennent l'atmosphère globale du récit, et ce, malgré la longueur et la densité de ce dernier.

Règne ainsi une ambiance oppressante, omniprésente, où chaque mot dégouline d'inquiétude et contribue à brosser un tableau à la lenteur aussi insupportable que captivante. Écrire une toile: sans nul doute, voilà précisément le dessein de l'Écossais John Burnside, qui met en scène une artiste peintre à succès ayant décidé d'installer ses chevalets dans une île perdue au nord de la Norvège, accompagnée de sa fille Liv. En ces lieux reculés, rien ne semblait troubler les eaux tranquilles des fjords environnants, jusqu'à cette série de noyades nocturnes non élucidées. Et jusqu'à cette lettre, destinée à Liv, signant la réémergence d'un père qu'elle n'a jamais connu. La vérité résiderait-elle dans les légendes locales, telles que colportées par le vieux Kyrre Opdahl? Doit-on soupçonner l'intervention de la huldra, mythique jeune femme malfaisante, ou bien sa propre imagination?

Bien que le rythme de cette narration touffue et picturale puisse sembler presque figé, on se replonge volontiers dans les méandres d'une intrigue au bout de laquelle bien des questions resteront sans réponse.

***1/2

L'été des noyés

John Burnside

Métaillé

324 pages