Laurel entre au lycée. Elle devait y être précédée, préparée, par May. Sa soeur aînée. Mais May est morte.

Depuis, Laurel écrit. Des lettres. À Kurt Cobain. Amy Winehouse. River Phoenix. Judy Garland. Heath Ledger. Même à Amelia Earhart, parce qu'elle volait. Comme May, qui avait des ailes de fée. Brisées.

Peut-être à cause de Laurel. Dans ce premier roman, la productrice Ava Dellaira (The Perks of Being a Wallflower) lève tranquillement le voile sur le drame qu'a vécu la jeune épistolière. Drame raconté à ces morts qui ont fait partie de la vie de May et de Laurel. Celle-ci leur dit aussi son amour naissant. Ses amitiés. Sa famille. Elle se confie à eux comme à un journal intime.

Il y a parfois un lien entre le destin du destinataire et le contenu de la missive, le résultat est alors magique. Mais quand ce n'est pas le cas, le «truc» derrière la structure paraît répétitif et factice.

Mais il y a là une justesse de ton, une compréhension de l'adolescence et une poésie de la langue qui font toute la beauté et le poignant de cette lecture. 

*** 1/2

La vie, la mort, l'amour, Ava Dellaira. Michel Lafon, 319 pages.