Troisième roman de l'avocate montréalaise de plus en plus écrivaine Catherine McKenzie, Oubliée continue dans la même veine qu'Ivresse et Sur mesure. Ses livres, qu'on pourrait qualifier de chick lit du champ gauche, assument leur côté populaire, mais évitent en général les clichés du genre.

Oubliée est peut-être le plus «traditionnel» des trois, avec l'histoire d'Emma Tupper, jeune avocate qui monte et qui revient au pays après un séjour en Afrique, alors que tout le monde la croyait morte. C'est pour elle l'occasion de repartir à zéro, mais le veut-elle vraiment?

Milieu du travail impitoyable, héroïne maladroite, brillante et attachante, amitiés indéfectibles, rivalités féminines, blessures d'enfance, nouvelles et anciennes amours - Emma doit partager son ancien appartement avec un photographe torturé absolument craquant, finiront-ils par se tomber dans les bras? -, rien de nouveau sous le soleil, mais il y a chez cette auteure une ironie, une autodérision et un sens du punch assez plaisants.

On peut lui reprocher cependant un abus d'italiques, et trouver dommage que le langage direct et naturel utilisé en anglais sonne plutôt faux dans la traduction française.

Mais même si Oubliée risque de sortir rapidement de nos mémoires, il se démarque assez pour en faire une lecture agréable et sympathique.

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Oubliée, Catherine McKenzie, Éditions Goélette, 451 pages.