Si vous aimez l'irrévérence et la névrose façon Howard Jacobson (La question Finkler, Kalooki nights), si vous êtes en plus un amateur de littérature vieux jeu et nostalgique (on ironise un peu), attristé par la montée d'une génération qui écrit plus que jamais mais pour qui, comme l'énonce Jacobson, «les romans, c'est du passé, pas parce que personne ne sait plus en écrire, mais parce que plus personne n'est capable de les lire»; bref, si vous êtes tout cela, La grande ménagerie vous plongera dans le bonheur.

Rires assurés. Parfois aux éclats. Parfois aux larmes. Souvent jaune.

On y suit Guy Ableman, un écrivain qui n'a plus d'éditeur (il s'est suicidé), plus d'agent (il s'est taillé à l'autre bout du monde), plus de lecteurs (c'est une espèce disparue) et plus d'inspiration... à part le désir de sauter sa belle-mère.

Oui, la mère de sa femme. Tordu? Et ce n'est que le début de ce récit coloré, vif, purement «jacobsonien», de ce portrait aussi mélancolique que mordant du monde de l'édition et de ceux qui le peuplent.

À l'arrivée, une (im)pertinente lettre d'amour aux lettres.

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La grande ménagerie, Howard Jacobson, Calmann-Lévy, 366 pages.