Rachel Leclerc avait réussi un grand coup il y a deux ans avec La patience des fantômes, chronique familiale au souffle hors du commun. Le chien d'ombre, sorte de complément à l'histoire des Levasseur, se déroule dans le Bas-du-Fleuve et Richard Levasseur en est encore le narrateur.

On le retrouve discutant avec le fantôme de son grand-père Joachim, qui lui raconte le parcours de Georges, son fils illégitime. Placé en orphelinat, il réussira, par son charme et son intelligence, à mener la vie à laquelle il aspire.

Réalisme magique et récit d'apprentissage se côtoient ici dans la langue toujours magnifiquement poétique de Rachel Leclerc. Mais même pour ceux qui ont lu La patience des fantômes, il est difficile de comprendre pourquoi on devrait s'intéresser à ces personnages, particulièrement au drame du narrateur.

Ainsi, malgré plusieurs moments de grâce et le portrait crédible d'une époque, on a l'impression de rester en surface - si on finit par s'attacher à Georges et à sa résilience, son entourage manque de consistance.

Rachel Leclerc continue d'explorer l'héritage familial à travers le temps, mais les moyens qu'elle prend ici ne suscitent malheureusement pas l'adhésion spontanée qu'on a ressentie avec son précédent roman.

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Le chien d'ombre, Rachel Leclerc, Boréal, 288 pages.