Cette fresque russe, divisée en trois parties (1937, 2000 et 2002), est inégale.

La première partie se situe en 1937, alors que le régime soviétique exécute des centaines de moines, pille les monastères et détruit les objets religieux. Quelques moines réussissent à s'enfuir dans la forêt où ils rencontrent l'ermite Nikodime. Personnage complexe et peu sympathique, Nikodime les convainc toutefois d'unir leurs efforts pour sauver des trésors de l'art sacré orthodoxe. Ces icônes et objets de culte seront cachés jusqu'à la fin du régime bolchévique.

C'est ainsi que naît la Confrérie des moines volants, un chapitre méconnu de l'histoire russe. La communauté a vraiment existé et le document de ses statuts est exposé au musée de l'Ermitage. Les quelque 130 premières pages comportent des longueurs qui peuvent décourager le lecteur. Par contre, tout se met en place dans la deuxième partie, qui se déroule en l'an 2000. Les événements se précipitent et l'auteur retrouve la maîtrise dont il a fait preuve dans ses deux romans précédents : Le Turquetto (2011) et Prince d'orchestre (2012). Le récit devient palpitant et on avale les pages. C'est le premier roman de Metin Arditi publié chez Grasset.

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La confrérie des moines volants, Metin Arditi, Grasset, 346 pages.