C'est un tout petit livre, drôle et étrange que ce Minuscule du Torontois Andrew Kaufman, traduit chez Alto par Nicolas Dickner.

Il faut laisser son cartésianisme au vestiaire lorsqu'on entre dans ce conte moderne où les victimes d'un cambriolage doivent céder 51% de leur âme au voleur et lui donner un objet ayant une grande valeur pour eux.

Des choses étranges surviennent alors dans la vie de ces 13 personnes - le mari de l'une d'elles se transforme en bonhomme de neige, le détective Philips se retrouve enfoui sous son histoire familiale, et Stacey Hinterland commence à rapetisser.

Même s'il n'en est pas le témoin, c'est le mari de cette dernière qui est le narrateur de cette histoire abracadabrante. Un narrateur absolument pas fiable, qui répète ce qu'on lui a raconté et qui ne peut rien vérifier, comme le lecteur d'ailleurs.

Une tournure culottée qui fait que, mine de rien, Minuscule est moins une fable absurde que le récit d'un couple qui se cherche, qui parle de la difficulté d'entretenir la passion lorsqu'on a des enfants et de l'amour filial plus fort que tout.

Amusant, léger mais pas creux, et joliment illustré en plus.

____________________________________________________________________________

* * * 1/2

Minuscule. Andrew Kaufman. Traduit par Nicolas Dickner. Alto. 123 pages.