Que peut-on écrire sur la rupture amoureuse qui n'ait jamais été écrit? Rien. Tout est dans le ton et l'angle proposé, ce que réussit en grande partie Véronique Papineau dans Les bonnes personnes.

On suit l'histoire de Charlotte et de Paul, musicien marié dont elle a été la maîtresse. Charlotte est trentenaire, professionnelle, lit le Femina Q, se confie à ses copines et vit une nouvelle relation destructrice: c'est clair, on est proche de la chick lit, même si elle est au-dessus de la moyenne et joyeusement grinçante.

Avec le point de vue de Paul, le récit prend une tournure plus dramatique en abordant des thèmes comme la fidélité, la trahison, la durée de vie du couple et le poids des mots. La dérive de Paul est décrite sans jugement - ses parties sont même écrites au «je», alors que l'histoire de Charlotte est racontée à la troisième personne - et donne au livre une gravité qu'on ne voyait pas venir.

La preuve est faite: on peut faire de la «littérature de fille» et parler intelligemment des hommes, et même surprendre avec une fin pas conte de fées du tout.

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Les bonnes personnes. Véronique Papineau. Boréal, 222 pages.