Deux ans après Le postier Passila, Alain Beaulieu continue son aventure littéraire hors frontière dans Quelque part en Amérique.

Le village fictif sud-américain est ici remplacé par des villes des États-Unis, des lieux qui ne sont jamais nommés mais qu'on a l'impression de connaître. L'auteur originaire de Québec signe un roman sombre et dur, dominé par la grande humanité de ses personnages principaux: Lonie, immigrée clandestine qui arrive du Bélize pleine d'espoir et de naïveté avec son petit garçon, et Nick Delwigan, qui les sauvera du pire. Tout le long du récit, on sent Alain Beaulieu à la fois fasciné et révulsé par cette terre de contrastes et de violence, et on le comprend d'avoir envie d'y ajouter sa vision. Mais au-delà d'une histoire haletante et par moments véritablement poignante qui se lit d'un seul souffle, on est surpris par l'écriture parfois maladroite à force d'être simple, l'absence de deuxième degré et les quelques scènes très mélos de la fin. On se demande au bout du compte ce que vient ajouter Alain Beaulieu à tous les romans américains qui s'écrivent chaque année. Vivement un retour au Québec.