C'est un roman historique fascinant, d'autant plus que le sujet est rarement évoqué. La Révolte des cipayes, du nom des soldats indiens engagés dans l'armée britannique, est maintenant reconnue comme la première guerre d'indépendance de l'Inde.

Et celle qui a pris le commandement des rebelles, la rani Lakshmî Bâî, est souvent comparée à Jeanne d'Arc.

Fort bien documenté, le roman nous ramène au XIXe siècle, au moment où la toute-puissante Compagnie anglaise des Indes orientales détrônait les rajas pour annexer leur État.

Ajoutons à cela le mépris d'une nouvelle génération d'administrateurs venus de Londres et leur ignorance de la culture locale, et il n'en fallait pas plus pour provoquer le soulèvement des cipayes, auxquels se sont joints les paysans, en 1857.

La veuve du raja de Jhansi, une guerrière accomplie, s'est battue jusqu'à la mort «les rênes du cheval entre les dents, une épée dans chaque main et ses perles au cou».

Même si la rébellion a ensuite été écrasée, la Révolte des cipayes a tout de même mis fin à la domination de la Compagnie anglaise des Indes orientales.

La romancière et essayiste Catherine Clément nous dévoile l'incroyable destin de la rani Lakshmî Bâî et lève le voile sur un chapitre important de l'histoire indienne. C'est un roman qu'on a du mal à quitter avant la dernière page.

__________________________________________________________________________

* * * *

La reine des cipayes. Catherine Clément. Seuil, 396 pages.