Certains titres des Éditions Coups de tête sont dans la veine des romans «pulp» ou de la collection «gore» de Fleuve Noir, c'est-à-dire qu'on ne s'y embarrasse pas trop de la vraisemblance ni d'une structure longue et complexe pour n'offrir que du pur plaisir aux amateurs de fantastique ou d'horreur. Pandémonium Cité de David Bergeron en fait partie.

Bergeron, qui a principalement fait ses classes en poésie, y transforme le quartier Villeray en Q.G. de suppôts de Satan. Découverte surprenante que fait Philippe, de retour d'un long voyage en Europe qui ne l'aura pas guéri de sa peine d'amour ni du deuil de son père. Dépressif et abusant de la mari, on se demande d'ailleurs si tout ce qu'il met au jour n'est pas que le fruit de son esprit sous substance... Avec Vlad, son meilleur ami qui ne se sépare pas de son molosse Kiki, il n'hésite pas à pourchasser sans relâche ces gens louches qui utilisent le sous-sol de l'église pour faire apparaître quelque chose comme le Prince des ténèbres.

Malgré quelques passages qui ont une puissance d'évocation intéressante, voilà un roman plutôt incomplet, souvent tiré par les cheveux, qui plonge au coeur de l'action si rapidement qu'on n'arrive pas à saisir l'héroïsme soudain des deux personnages principaux lancés quasiment pour rien dans une aventure un peu trop rocambolesque. Parfois, la concision n'est pas garante de cohérence. Mais on a bien apprécié la description humoristique des enfers qui sont plutôt proches de la réalité de tous les jours...

Coups de tête, 127 pages