Le dessinateur belge Philippe Delaby, qui a donné un souffle nouveau à la bande dessinée historique, notamment avec le péplum Murena, est mort mardi à l'âge de 53 ans, ont annoncé mercredi les Éditions Dargaud basées à Paris.

Philippe Delaby «était depuis près de vingt ans l'un des plus grands artistes de la bande dessinée (...). Sa passion, son énergie, son sens du détail, du découpage et la force de ses personnages ont fait de la série Murena, scénarisée par son ami Jean Dufaux, un succès international plébiscité par des milliers de lecteurs et reconnu par les plus grands spécialistes de l'Antiquité romaine», souligne Dargaud.

Né à Tournai (Belgique) en 1961, Philippe Delaby possède des talents innés de dessinateur. C'est à l'âge de huit ans que naît sa passion pour la BD. À 14 ans, il entre à l'Académie des beaux-arts de sa ville natale, où il développe et perfectionne ses dons.

Fasciné par Ingres et les maîtres flamands, il y apprend non seulement le dessin, mais aussi la peinture à l'huile. Son attirance pour la bande dessinée prend néanmoins le dessus et, à 18 ans, il est le lauréat d'un concours pour jeunes dessinateurs qui lui ouvre les pages du journal Tintin.

Pour l'hebdomadaire, il met en images, sur des scénarios d'Yves Duval, Arthur au royaume de l'Impossible et Richard Coeur de Lion, deux épopées qui lui vaudront le prix Clio au Salon de l'Histoire à Paris en 1993. La même année, il met en images Bran, un récit écrit par Jean-Luc Vernal, qui raconte l'histoire d'un jeune Gaulois.

En 1994, avec le romancier Luc Delisse, il publie au Lombard L'étoile polaire, un thriller fantastique médiéval. En 1997, encouragé par le scénariste Jean Dufaux, il ressuscite de façon magistrale la Rome impériale de Néron dans Murena, péplum édité par Dargaud et primé dans plusieurs festivals. Le succès grandissant, Philippe Delaby accepte de s'évader dans la Complainte des landes perdues, monde fantastique imaginé par son compère Jean Dufaux et par Grzegorz Rosinski.