Plutôt mince au début, l'intrigue devient complexe à mesure que tombent les masques. Lors d'une soirée à New York, Alexeï aperçoit Natalia, dont la beauté lui semble familière. Il apprend plus tard que la jeune femme s'est suicidée.

Une enquête pour découvrir qui elle était l'amène jusqu'au Caucase. Américain de père russe, Alexeï retrouve en même temps ses racines. À Paris, il consulte une psychanalyste pour y voir clair. Elle lui impose le rythme d'une thérapie accélérée, en 12 jours.

Alexeï raconte les étapes de son enquête tout en parlant de sa famille, de ses souvenirs d'enfance et du cauchemar récurrent d'un incendie qui ravage tout. Ces récits s'entremêlent; on apprend que Natalia est plutôt Léna et qu'elle n'est peut-être pas morte.

Ce labyrinthe de mensonges et de faux-fuyants titille notre curiosité et nous porte d'une page à l'autre. Ceux qui s'intéressent à la psychanalyse apprécieront sans doute ce roman, mais d'autres pourront être agacés par ses ambiguïtés et ses trous noirs.

Il faut toutefois reconnaître l'originalité de la forme. C'est le premier roman de la psychanalyste Anne Dufourmantelle, auteure de quelques essais et entretiens.

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L'envers du feu. Anne Dufourmantelle. Albin Michel, 350 pages.