Le prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie Romans et nouvelles a été décerné à Andrée A. Michaud pour Bondrée, excellent polar littéraire publié chez Québec Amérique au printemps dernier. C'est la deuxième fois en 14 ans qu'Andrée A. Michaud récolte cet honneur, qu'elle avait reçu en 2001 pour Le ravissement.

«C'est une immense fierté, je suis vraiment très contente d'avoir cette reconnaissance pour la deuxième fois, nous a confié l'auteure au téléphone. Les prix du GG ont une bonne cote, et je ne cacherai pas qu'en plus du plaisir immense que ça me fait, ça donne un vrai coup de pouce.»

Le prix est en effet doté d'une bourse de 25 000$ remise par le Conseil des arts du Canada, ce qui permettra à Andrée A. Michaud d'écrire son prochain livre «à l'abri des soucis financiers». Mais pour l'instant, l'auteure savoure la nouvelle, surprise et heureuse que le jury ait choisi de récompenser un polar.

«Il y a beaucoup d'éléments qui se greffent à l'intrigue, mais Bondrée demeure un roman policier. J'ai donc l'impression de gagner doublement: on reconnaît que la littérature de genre peut avoir des qualités littéraires», dit-elle.

Andrée A. Michaud a atteint des sommets avec Bondrée, qui se déroule au bord d'un lac près de la frontière américaine, au sein d'une communauté vacancière constituée d'anglophones et de francophones, ce qui lui permet de jouer avec les consonances des deux langues.

Un roman qui est non seulement un polar dans lequel il faut élucider le meurtre de deux jeunes filles en fleur, mais aussi un portrait d'époque - les années 60 - à l'ambiance trouble et moite.

Triplé de récompenses

Récoltant de nombreuses critiques élogieuses depuis sa sortie, Bondrée a été récompensé cet automne par le prix Saint-Pacôme du roman policier, en plus d'être finaliste pour le Prix littéraire des collégiens.

«C'est un beau triplé qui donne des ailes, souligne l'auteure, qui a eu 57 ans la semaine dernière. Quand on vieillit, on se demande parfois si on est encore dans la game. Ce qui arrive cet automne avec Bondrée me prouve que oui.»

Andrée A. Michaud ira recevoir son prix le 26 novembre à Ottawa. Le jury, composé de Gracia Couturier, Stéfani Meunier et Stanley Péan, a écrit que Bondrée «nous laisse éblouis et blessés, avec cette histoire de traumatisme, d'amour et d'enfance et des lieux qui ont gardé leurs traces».

Parmi les autres gagnants du côté francophone: Linda Amyot pour Le jardin d'Amsterdam (Leméac) dans la catégorie Littérature jeunesse-texte, Marianne Dubuc pour Le lion et l'oiseau (La Pastèque) dans la catégorie Littérature jeunesse-illustrations et Daniel Poliquin pour sa traduction de l'anglais vers le français de L'Indien malcommode: un portrait inattendu des Autochtones d'Amérique du Nord, de Thomas King, publié chez Boréal.

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