Un prix Man Bookers, une adaptation au cinéma par Ang Lee, les éloges de Barack Obama, une notoriété planétaire... Depuis le triomphe de Life of Pi, en 2001, Yann Martel poursuit sa trajectoire aussi singulière que fructueuse.

Et voilà que le correspondant littéraire de Stephen Harper se voit flatté par un honneur royal: dimanche prochain, le globe-trotter installé à Saskatoon fera le voyage jusqu'à Saint-Jean-Port-Joli pour recevoir la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II.

En 2012, 60 000 citoyens canadiens recevront cette distinction, en vertu de leurs contributions et réalisations.

«C'est un plaisir d'être honoré. Je ne suis pas monarchiste, ni antimonarchie, d'ailleurs. Ces célébrations des 60 ans de règne sont une façon de noter le passage du temps. C'est d'ailleurs très gentil que la reine récompense ainsi des citoyens de partout dans le Commonwealth», a exprimé en entretien téléphonique l'auteur de Béatrice et Virgile.

Mais pourquoi Saint-Jean-Port-Joli?

«Mon père [Émile Martel] et ma mère [Nicole Bourgault] y ont des liens ancestraux. Mon père fait d'ailleurs partie des six autres récipiendaires de cette récompense qui sera décernée au Musée de la mémoire vivante. Je trouve toutefois curieux que le député de la circonscription de Montmagny-L'Islet-Kamouraska [le néo-démocrate François Lapointe] ait pensé à moi, alors que mon propre député [le conservateur Brad Trost] n'a pas proposé ma candidature.»

Après la médaille jubilaire, Yann Martel mettra le cap sur Los Angeles et New York, en prévision de la parution au grand écran de L'odyssée de Pi. L'auteur n'a toujours pas vu le film réalisé par Ang Lee, qui ouvrira en première mondiale le New York Film Festival le 26 septembre. «Puisque je vais participer à la promotion du film, j'imagine que je le visionnerai quelques jours avant la première.»