Peu avant Noël, des livres québécois numériques ont commencé à être offerts dans les bibliothèques québécoises. Le service «prêtnumérique.ca» a finalement lancé l'engouement pour les livres numériques chez les abonnés.

«Nous avions déjà des livres français et anglais disponibles pour le prêt numérique, explique Maryse Trudeau, directrice des acquisitions et du traitement documentaire de la collection universelle de la Grande Bibliothèque, qui est responsable du dossier. Mais la disponibilité des livres québécois a vraiment fait connaître cette possibilité chez nos abonnés. Et cet été, on voit que les gens partent en vacances avec leurs livres numériques de la bibliothèque.»

30 000 titres

Le service est aussi disponible dans les bibliothèques montréalaises. Mais à la Grande Bibliothèque, la combinaison de prêtnumérique, du service français Numilog et de l'américain OverDrive porte à 30 000 le nombre de titres disponibles, pour environ 11 000 prêts numériques par mois. Seulement pour les livres numériques québécois, 5000 titres sont disponibles en 8000 exemplaires, pour 4000 prêts par mois.

«Ça progresse rapidement, dit Mme Trudeau. Au début, il n'y avait que 1000 titres québécois. Ils étaient toujours sortis. Pour le moment, prêtnumérique.ca est limité aux membres de l'Association nationale des éditeurs de livres, et ils ne participent pas tous. Mais ils se rendent compte que finalement, le prêt numérique ne nuit pas à leurs ventes, parce que les grands emprunteurs de livres dans les bibliothèques sont aussi des gens qui en achètent beaucoup.»

À titre de comparaison, il y a 1,3 million de livres en chair et en os à la Grande Bibliothèque, soit 856 000 titres différents, pour 220 000 prêts par mois. Détail intéressant, la Grande Bibliothèque envoie chaque mois 1250 livres à des abonnées d'autres bibliothèques québécoises, ce qui signifie que le prêt numérique a grandement augmenté la fréquentation (virtuelle) des abonnés ne résidant pas à Montréal.

Le prêt numérique est offert à distance pour tous les abonnés de la Grande Bibliothèque. Un abonnement spécial, uniquement numérique, est disponible pour ceux qui ne veulent pas se rendre à l'immeuble de la rue Berri. Le livre cesse d'être accessible sur la tablette ou la liseuse électronique de l'abonné au bout de trois semaines, par horodatage. Pour le moment, il n'est pas possible de renouveler le prêt ou de réserver un livre numérique non disponible, mais Mme Trudeau a bon espoir d'offrir le service plus tard.

Amazon fait bande à part

Le hic, c'est qu'Amazon ne participe pas au projet. Les propriétaires de Kindle doivent donc utiliser un autre appareil pour emprunter un livre numérique à la bibliothèque.

Aux États-Unis, Amazon a lancé en septembre dernier un projet avec la société OverDrive, spécialisée dans le prêt numérique en bibliothèque. Plus de 15 000 bibliothèques publiques ont accès aux livres numériques d'OverDrive en format Kindle. David Burleigh, directeur du marketing d'OverDrive, n'a pas pu dire quand le projet serait étendu au Canada, ni même s'il le serait. M. Burleigh n'a pas pu non plus préciser le nombre de livres disponibles par OverDrive, mais indique que l'entreprise a récemment fait son 100 millionième prêt en bibliothèque.