L'écrivain gauchiste radical Alexander Cockburn est mort à l'âge de 71 ans.

Le co-éditeur de M. Cockburn pour la lettre d'information politique CounterPunch, Jeffrey St. Clair, a indiqué sur le site Internet de la publication que le chroniqueur de longue date du magazine «The Nation» avait rendu l'âme vendredi, en Allemagne, après une lutte de deux ans contre le cancer.

M. Cockburn, qui vivait à Petrolia, en Californie, était connu pour ses critiques de la politique étrangère américaine, ses attaques contre des démocrates considérés comme n'étant pas assez progressistes, et ses sorties virulentes contre Israël pour son traitement des Palestiniens.

Dans sa dernière chronique pour «The Nation», publiée le 11 juillet, il se désolait de la «culture rampante de criminalité» qui sévissait au coeur du système bancaire international, et prédisait que même une réforme et un resserrement des normes ne pourraient éviter son effondrement éventuel.

Dans une autre récente missive, il comparaissait le président américain Barack Obama au dictateur nord-coréen Kim Jong-Il pour avoir soutenu le traitement de terroristes présumés par les tribunaux militaires, plutôt que civils - une étape qu'il a qualifiée de «monument dans la descente constante des États-Unis vers le statut de république de bananes».

M. Cockburn a irrité des libéraux en se disant sceptique quant aux changements climatiques, et a mis plusieurs néo-conservateurs en rogne avec ses attaques féroces contre Israël.

La rédactrice en chef et éditrice de «The Nation», Katrina vanden Heuvel, a décrit le défunt comme un écrivain «provocateur, polémiste» et «élégant».

«C'est certainement quelqu'un qui n'a jamais hésité à s'éloigner de ce qui était l'aspect conventionnel», a-t-elle ajouté.

Dans son essai annonçant la mort de M. Cockburn, M. St. Clair écrit qu'il n'avait pas parlé de son cancer, parce qu'il ne voulait pas que ses amis et ses lecteurs l'inondent de messages de sympathie.

«Son corps se détériorait, mais sa prose est demeurée aiguisée, lucide et aussi mortelle que jamais», a écrit M. St. Clair.

Né en Écosse en 1941 et élevé en Irlande, Alexander Cockburn était le fils de l'auteur britannique Claud Cockburn. Au cours des années 1970 et 1980, il a écrit pour Village Voice, mais a été mis à la porte pour avoir accepté une bourse de 10 000 $ de l'Institut des études arabes pour écrire un livre sur l'invasion israélienne du Liban. Il a également rédigé une chronique pendant un certain temps dans le Wall Street Journal.

Sa plus longue collaboration aura toutefois été avec «The Nation», où il a écrit des chroniques pendant des décennies, s'en prenant à la politique étrangère américaine, tirant à boulets rouges sur les médias traditionnels et critiquant des démocrates qui n'étaient pas assez progressistes. Il a également été connu pour ses batailles sur papier avec un autre chroniqueur de «The Nation», Christopher Hitchens.