Une jeune fille de presque 18 ans s'emmerde dans sa petite ville du sud de la France. Pour tromper l'ennui, Margaux boit, se drogue, se moque de ses congénères, et se vend à des «vieux», des notables de la région âgés de 40 ans.

Dès les premières pages de Latex etc., on ne peut s'empêcher de trouver un air de «déjà lu» à ce premier roman et à cette narratrice férue de littérature, de luxe et de luxure.

Avant Margaux Guyon, 21 ans, Lolitta Pille n'avait-elle pas elle-même raconté dans une autofiction le désespoir qui se cache chez les adolescentes de la jeunesse dorée parisienne? Frédéric Beigbeder n'avait-il pas lui aussi fait de l'ostentation et du consumérisme de ses personnages sa marque de commerce?

Derrière la plume de la jeune fille qui cherche à choquer le quidam tout en affichant son érudition, Margaux Guyon n'invente rien de neuf. Mais pourtant, passée l'irritation que suscite cette narratrice «bonne-élève-trash-mais-surdouée», qui ponctue son récit de références littéraires, le roman prend une tournure intéressante et inattendue dans ses dernières pages.

Margaux, l'auteure, semble enfin trouver son souffle quand Margaux, l'héroïne, trouve sa voie. Loin d'avoir la puissance d'un Putain, de Nelly Arcan, Latex etc. n'est pas dénué d'intérêt.

Latex etc.

Margaux Guyon

Plon, 271 pages

**1/2