L'auteure montréalaise Johanna Skibsrud se dit très contente que sa petite maison d'édition ait décidé de faire appel à des entreprises externes afin de satisfaire à la demande pour son premier roman The Sentimentalists, gagnant d'un prix Giller.

Gasperau Press, sise à Kentville, en Nouvelle-Écosse, s'est attirée des remontrances lorsqu'elle a refusé de laisser un autre éditeur aider à produire davantage de copie du roman, qui a remporté le prix Giller, d'une valeur de 50 000 $, mardi dernier.

L'entreprise a cependant fait volte-face lundi en annonçant avoir vendu les droits canadiens de l'édition poche à Douglas & McIntyre, l'une des plus importantes maisons d'édition indépendantes au pays, et que les nouvelles copies seraient expédiées chez les libraires d'ici la fin de la semaine.

Dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne, Mme Skibsrud s'est déclarée enchantée que les livres puissent être largement distribués sans aller à l'encontre des pratiques commerciales et des idéaux de Gaspereau Press.

Cette dernière tire une fierté de la production de livres de haute qualité, faits à la main, et a indiqué qu'elle ne pouvait produire que 1000 copies du livre The Sentimentalists par semaine.

Douglas & McIntyre, de son côté, estime pouvoir déposer sur les tablettes, d'ici vendredi, 30 000 copies du roman en format poche, à 19,95 $ l'unité.

Remporter le prix Giller signifie traditionnellement une importante hausse des ventes mais Mme Skibsrud - dont le livre trace la quête d'une enfant voulant en apprendre davantage sur les expériences au Vietnam de son père mourant - a jusqu'ici été dans l'impossibilité d'apprécier les avantages de son succès.

Indigo Books & Music, par exemple, a commandé plusieurs milliers de copies du roman, mais n'en a aucune sur ses tablettes.

Le refus initial de Gaspereau Press a déclenché un débat à savoir si l'éditeur nuisait à l'auteure. Même le fondateur du prix Giller, Jack Rabinovitch, s'en est mêlé pour demander à l'éditeur de trouver une solution.