Inspirée par les récits de sa grand-mère qui était une enfant pendant la Seconde Guerre mondiale, Catherine Shvets a écrit ces nouvelles à 15 ans, qui sont aujourd'hui publiées sous le titre Hitler et la fillette.

De fait, avant chaque nouvelle, on lit une citation haineuse de Hitler sur les Juifs, et une fillette traverse en filigrane chacune des histoires, qui sont comme autant de petits portraits saisis au vol dans la tourmente. Cela ressemble à la fillette en rouge qui crève l'écran (et le coeur) dans le film en noir et blanc de Spielberg, La liste de Schindler.

Catherine Shvets fait preuve d'une concision rare, tant elle est capable d'esquisser en quelques pages des moments puissants et évocateurs, allant même jusqu'à imaginer une courte biographie pour chacun de ses personnages, des gens ordinaires aux prises avec l'extraordinaire qui, on s'en doute, mériteraient tous un roman à eux seuls.

On sent un peu l'exercice, quelques formules convenues et naïves trahissent parfois la jeunesse de l'auteure, qui ajoute ici sa petite voix toute personnelle, et humble, dans la masse de romans sur un sujet qui ne cesse d'inspirer même les écrivains les plus établis. Il fallait de l'audace, quand même, et on est curieux pour la suite.

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Hitler et la fillette. Catherine Shvets. Flammarion, 119 pages, 17,95 $.