C'était une bonne idée au départ : analyser, à chaud, le paradoxe Michael Jackson. L'auteur et cinéaste Yann Moix (Podium) s'y est attaqué avec une évidente frénésie, dans les semaines qui ont suivi la mort du roi de la pop.

Son essai se veut autant un portrait du phénomène lui-même, qu'une réponse aux «cyniques» qui ont tenté de le réduire à de vulgaires clichés. Ouvertement subjectif, Moix décortique Michael Jackson jusque dans les ultimes coutures de son gant unique.

Le rythme est fluide et le résultat ne manque pas de bons flashes. «Quand Michael Jackson était noir, il était blanc; quand il était vieux, il était jeune; et maintenant qu'il est mort, le voilà vivant», résume-t-il.

Seulement voilà, on finit un peu par s'y perdre. Pondu dans la spontanéité la plus totale, ce sympathique petit bouquin se transforme bien vite en un long et vibrant plaidoyer pour «l'insexualité», «l'impédophilie» et «l'adultisation du monde» selon Jackson.

Regard personnel certes, mais parfois si impressionniste que l'abstraction prend le dessus et nous le dessous. Pas évident, direz-vous, de cerner un être aussi bizarre que Jackson. Et l'effort est ici louable. Mais le résultat ne pouvait être qu'à son image : insaisissable.

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Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson. Yann Moix. Grasset, 174 pages, 22,95 $.