En 1944, trois bombardiers B-29 américains ont dû faire des atterrissages d'urgence à Vladivostok, en URSS. Les Soviétiques ont décidé d'en faire des copies pour pouvoir bombarder les États-Unis. Durant la première décennie de la Guerre froide, les Tupolev Tu-4 étaient le fer de lance de l'aviation stratégique russe.

Ce fait historique est la base du dernier Ludlum, Le danger arctique. Le romancier américain a beau être mort en 2001, sa fertile imagination est loin d'être tarie. Une dizaine de projets qu'il avait entamés avant sa mort ont été publiés grâce à des collaborateurs - James Cobb dans ce cas-ci.

Le style caractéristique de Ludlum, dont l'oeuvre la plus célèbre est la série des Bourne personnifiée au cinéma par Matt Damon, est intact.On retrouve la troïka typique des Ludlum, un héros avec deux autres agentes secrètes séduisantes et mortellement efficaces.

Les militaires sont vénérés d'une manière qui peut sembler étrange pour un Québécois. Les péripéties sont relativement vraisemblables malgré le pathos : «Nulle coquetterie dans cette invite, pas de défi, pas d'insolence, simplement une touche de mélancolie en écho à cette vie d'opérationnel, avec sa solitude», peut-on lire avant que les héros s'embrassent.

LE DANGER ARCTIQUE

ROBERT LUDLUM ET JAMES COBB

GRASSET, 440 PAGES, 29,95$

**1/2