Pour la pianiste Ingrid Fliter, l'internet est devenu une salle de concert idéale pour transmettre les beautés de la musique classique aux jeunes générations. Pour sa première visite au Québec, dans le cadre du Festival de Lanaudière, l'Argentine au jeu sensuel présentera en personne sa passion pour Beethoven, Haydn et Schubert.

Pour la pianiste Ingrid Fliter, l'internet est devenu une salle de concert idéale pour transmettre les beautés de la musique classique aux jeunes générations. Pour sa première visite au Québec, dans le cadre du Festival de Lanaudière, l'Argentine au jeu sensuel présentera en personne sa passion pour Beethoven, Haydn et Schubert.

Depuis quelques années, Ingrid Fliter collectionne les prix. La pianiste de 34 ans a reçu en 2006 le Gilmore Artist Award, une consécration de son talent et de son charisme. Le prix de 300 000$ n'est pas remis dans le cadre d'une compétition. Les pianistes sont évalués discrètement durant plusieurs concerts.

«Cette récompense m'a ouvert les portes du monde, affirme-t-elle. C'est comme un grand bras qui me serre. Je ne me sens plus seule depuis que j'ai gagné le Gilmore. La vie d'interprète peut souvent être très solitaire.»

Depuis 1992, elle vit en Italie. Jointe au lac de Côme, au nord de Milan, elle prenait quelques jours pour se reposer et répéter. «Parfois, mon travail dépasse mes capacités physiques. Voyager me fatigue. Mais je suis choyée d'avoir toutes ces occasions de grandir.»

Même si elle est née à Buenos Aires, Mme Fliter ne croit pas que ses origines argentines influencent sa façon de jouer. «J'ai une façon latine de réagir qui donne une couleur à mon jeu. Le fait que j'ai grandi en écoutant du tango ne devrait pas inspirer mon interprétation d'une sonate de Beethoven.»

«Merci à Youtube!»

Le concert d'Ingrid Fliter au Festival de Lanaudière ne sera pas son premier contact avec l'univers musical québécois. Elle a étudié avec le pianiste montréalais Louis Lortie.

«Il me touche droit au coeur quand il joue, dit-elle. C'est un musicien merveilleux avec un esprit très clair. Il ne calcule pas, il donne tout ce qu'il sait.»

Même si elle interprète un répertoire qui est parfois plusieurs fois centenaire, Ingrid Fliter est branchée sur les nouvelles technologies. Elle croit que l'internet est le meilleur moyen de faire découvrir la musique classique aux jeunes.

«Merci à Youtube! Grâce à cette plateforme, j'ai découvert de grands artistes. C'est beaucoup plus facile d'appuyer sur un bouton que d'assister à un concert. Ensuite, les gens seront peut-être intéressés à se rendre sur place et découvrir la musique en personne.»

Ingrid Fliter est amoureuse des compositeurs des oeuvres qu'elle interprète. Lorsqu'elle parle de Beethoven, elle donne l'impression d'avoir passé une partie de sa vie à ses côtés.

Une prédilection pour Beethoven

«Tout est transcendant et bouillant dans son oeuvre. Il aimait être entouré de beaucoup de gens et faire des blagues. On parle rarement du compositeur en ces termes. Cette facette de sa personnalité se retrouve dans la Sonate no 18 en mi bémol majeur.»

Elle évoque aussi les périodes troubles de la vie du compositeur. «La Sonate no 31 en la bémol majeur est un testament. À cette époque, il pensait même au suicide. À la fin de l'oeuvre, on ressent que l'espoir gagne Beethoven. Je voulais mettre l'accent sur cet aspect pour le Festival de Lanaudière.»

Ingrid Fliter Lundi 28 juillet, Église de Saint-Sulpice 1095, rue Notre-Dame, Saint-Sulpice