Regardez-le, dans les yeux. Oui, dans les yeux! Marc Labrèche a une invitation à lancer à ces dames, à quelques heures du premier des deux galas qu'il animera au festival Juste pour rire. L'an dernier, de nombreuses spectatrices ont redécouvert le côté lubrique, sensuel et ludique de l'animateur, heureux comme tout de fouler à nouveau une scène, après avoir animé des années à la télé. Parce qu'il préfère les coïts qui ne sont pas interrompus, il revient sur la scène du Théâtre Saint-Denis, ce soir et demain, copuler dans le rire et le plaisir. «Je suis doué pour le plaisir. Je suis né pour jouir», rappelle le principal intéressé.

Le thème de ses sulfureux galas, cette fois : «La démocratie, le sexe et le beau chant, lance-t-il. Et je vais combiner la rhétorique aux exercices physiques.»

La démocratie? On risque de voir arriver un roi sur scène, ce soir. «Je vais peut-être m'autoproclamer comme Napoléon ou couronner quelqu'un d'autre, raconte Labrèche. C'est parti d'un flash que j'ai eu avec la metteure en scène (Maud Saint-Germain). On s'est dit que la démocratie était peut-être paralysante, parce que les gens au pouvoir ne veulent pas faire d'erreurs, afin de se faire réélire. C'est tout le contraire avec les rois nés pour gouverner toute leur existence.»

On imagine déjà le faste de l'entreprise! Marc Labrèche n'a pas l'habitude de faire les choses à moitié. L'an dernier, il a opté pour une chorégraphie indienne en compagnie d'une douzaine de danseurs. On n'attend rien de moins que Versailles sur la scène du Théâtre Saint-Denis, cette fois! «J'ai accepté d'animer un peu sur un coup de tête, car j'ai beaucoup aimé l'expérience, l'an dernier. J'étais survolté, exalté sur scène. J'étais très sautillant, comme un marsupilami qui retrouvait sa savane humide.»

Une différence, cette année, Marc Labrèche n'est pas animateur du traditionnel gala des Français. «La dynamique change. Je ne connaissais pas tout le monde, l'an passé. La liste d'invités était plus compliquée à gérer.»

Cette fois, Labrèche a pu contacter lui-même quelques invités. Son André Sauvé chéri notamment, collaborateur à l'émission 3600 secondes d'extase. Arthur, Édouard Baer, les Chick'n Swell, les Denis Drolet, François Massicotte, Jean-Thomas Jobin, Mike Ward et Anthony Kavanagh seront à leurs côtés.

Demain matin, Paris m'attend!

Que Marc Labrèche anime encore une fois des galas au festival est un événement en soi, lui qu'on croit de plus en plus le coeur tourné vers la France. En août, l'animateur enregistrera un pilote pour une émission qui pourrait être diffusée sur une importante chaîne française.

«Il y a deux réseaux intéressés à réinventer Ruquier, Fogiel et Ardisson. À casser le moule un peu, affirme Labrèche. Les Français ont toujours le fantasme de faire les choses à l'américaine. Ils ont besoin de quelque chose d'à la fois très formel et lousse à l'américaine.»

Marc Labrèche compte s'offrir au public français tel qu'il est et mettre en pratique ce qu'il a appris sur les plateaux québécois, ces dernières années. «Je voudrais animer une émission de variétés. Je n'ai ni les moyens ni l'envie de faire autre chose. Ça m'a pris du temps pour être à l'aise à l'animation télé. J'ai été chanceux, car j'ai fait des quotidiennes. J'ai pu essayer plein de trucs.»

Mesdames, ressaisissez-vous ! Votre amant télévisuel ne compte mettre le cap que temporairement sur l'Hexagone. «Il n'y aura pas d'exil en France. Vivre quatre ou cinq mois à Paris pour y travailler serait assez agréable. Je peux me le permettre maintenant que mes enfants ont 20 et 22 ans. Quand j'étais juste dans l'urgence de travailler pour gagner ma vie, je ne l'aurais pas fait. Maintenant, j'ai du temps pour lancer des idées, rencontrer des gens, écrire pour le cinéma. Des choses nouvelles pour moi.

«Les enfants ont quitté la maison, poursuit-il. C'est merveilleux pour eux. On se redécouvre dans un contexte d'adulte, même s'ils resteront toujours mes enfants. De les voir heureux et bien, après des années difficiles, me donne une liberté.»

Cela dit, c'est à la télé québécoise, près de nous, qu'il travaillera, ces prochains mois. Radio-Canada annonçait récemment que 3600 secondes d'extase allait revenir en ondes, cet automne. Avec les mêmes chroniqueurs, mais dans un univers autre.

«On a eu peur de perdre André Sauvé et Paul Houde. Mais j'ai rampé, je me suis dénudé, avili, j'ai appris des langues, fait du chant de gorge... et ça les a convaincus de revenir ! rigole l'animateur néanmoins très heureux de retourner à l'antenne. Quitter après une petite saison faisait un peu coït interrompu, même si je vis bien les débuts et les fins de projets. Une seule année ne suffit pas pour ajuster une émission. La deuxième année est habituellement la meilleure.»

La deuxième année, la meilleure? C'est de bon augure pour le gala de ce soir!

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Gala de Marc Labrèche, ce soir et demain, à 19 h 30, au Théâtre Saint-Denis.