Six filles de la région méritent qu'on leur lève notre chapeau.

Elles habitent l'Estrie ou y étudient mais, surtout, elles ont choisi de persévérer dans des domaines d'études non traditionnels pour une femme. Et pour cela, elles figurent parmi les 58 lauréates des prix nationaux du concours Chapeau, les filles! qui ont été honorées, plus tôt cette semaine, à la salle du Conseil législatif de l'Assemblée nationale.

Carolyne Asselin-Lambert est l'une d'elles. Cette jeune femme de Laurierville étudie à la Maison familiale rurale du Granit, de la Commission scolaire des Hauts-Cantons. Après un DEP en abattage manuel, débardage forestier et en production acéricole, elle compte maintenant étudier en ébénisterie.

Durant ses études, elle a fait face à d'incessantes blagues machos et autres mauvais tours. «Pour m'aider, j'ignorais leurs remarques et me concentrais davantage sur mes études. Pour être respectée, il faut rester professionnelle», a-t-elle expliqué en recevant son prix Ressources naturelles et faune, du ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

Myriam Caron-St-Pierre est originaire d'Anjou mais étudie en génie électrique à l'Université de Sherbrooke, même si la conseillère en orientation la poussait vers les sciences de la santé.

«Par chance, je suis têtue et il est difficile de me décourager... Avec ma mère (qui est ingénieure), j'avais l'exemple concret d'une femme heureuse dans sa profession et capable de concilier famille et travail», a-t-elle expliqué. Elle a reçu le prix Persévérance de la Centrale des syndicats du Québec.

Rébecca Durocher-Bergeron vient de Maddington, dans le Centre-du-Québec. Elle étudie au Centre intégré en formation et innovations technologiques de la Commission scolaire des Bois-Francs. Elle est inscrite en électromécanique de systèmes automatisés.

«Les stéréotypes et la désinformation sont les deux obstacles majeurs à l'entrée des filles dans le monde des technologies de pointe. Combien de fois m'a-t-on dit que je n'y arriverais pas, que je n'étais qu'une fille, que je n'aurais pas la force nécessaire et que je ne comprendrais rien. Et pourtant, j'y suis arrivée», a déclaré la jeune femme en recevant le prix Technologies de pointe du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

Julie Gagné vient de Maricourt. Après avoir occupé divers emplois, elle a effectué un retour aux études et choisi la technique d'usinage au Centre de formation professionnelle de l'Asbesterie, de la Commission scolaire des Sommets.

«Élevée sur une ferme, j'ai toujours eu le goût de faire un travail manuel. J'ai appris à connaître mes forces, mes intérêts et le genre de métier fait pour moi. C'est le plus beau cadeau que je me suis fait», a-t-elle lancé en recevant le prix Égalité de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.

Carlie Paquette-Normandin vient de Roxton Pond. Elle a étudié la boucherie de détail au Centre de formation professionnelle des Patriotes, de la commission scolaire du même nom.

Maman depuis une année, Carlie a revu son plan de carrière à la naissance de son premier enfant. Elle avait une formation en cuisine. Elle s'est initiée à la boucherie durant son congé de maternité.

«En boucherie, mes connaissances en cuisine ne sont pas perdues. Bien au contraire. Les gens apprécient les bonnes idées de repas, les produits du terroir ainsi que les plats de gourmets prêts à cuire», a-t-elle expliqué en recevant le prix Agriculture du ministère de l'Agriculture, des pêcheries et de l'alimentation.

Sophie Rochette vient de Mascouche. Elle étudie la physique à l'Université de Sherbrooke.

«Depuis l'enfance, rien ne me fait plus plaisir que de comprendre le monde qui m'entoure. La nature, l'astrophysique, les paradoxes temporels, la science-fiction... J'ai toujours cherché à déceler les lois de la physique qui s'y cachaient. Seule une formation dans cette discipline pouvait combler cette soif de percer le fonctionnement de l'univers», a-t-elle expliqué en recevant le prix du ministère de l'Éducation, du loisir et du sport.