Aujourd'hui, l'agriculture requiert plus que des tracteurs et des champs. Pour être productifs et prospères, les fermiers et cultivateurs doivent faire appel à des logiciels de gestion spécialisés. Ils sont des milliers à utiliser les systèmes conçus par la firme québécoise Siga.

Le défi, pour l'entreprise de Drummondville, c'est d'offrir des logiciels puissants qui soient malgré tout faciles à utiliser.

Le logiciel de comptabilité agricole SigaFinance illustre bien la difficulté de trouver un juste équilibre entre convivialité et nombre de fonctionnalités.

«Nos clients n'ont pas tous de formation en comptabilité ou en informatique», explique le directeur général Steve Letendre.

La firme offre donc du soutien par téléphone à ses utilisateurs.

«Nous avons des techniciens agricoles au bout du fil. Cela nous assure de pouvoir répondre aux clients et leur indiquer, par exemple, comment ils doivent traiter une entrée de donnée particulière.»

L'interface utilisateur est aussi très simple.

Cette accessibilité ne doit toutefois pas se faire au détriment des fonctionnalités plus avancées. SigaFinance permet donc également d'analyser les résultats financiers de sa ferme.

«Le logiciel peut, par exemple, calculer automatiquement plusieurs ratios technico-économiques», dit Steve Letendre.

Les clients semblent apprécier la formule, car SigaFinance est le produit le plus populaire chez Siga. Ce logiciel représente à lui seul 80 % des revenus annuels de l'entreprise, chiffrés à 2 millions.

Les autres logiciels de Siga permettent de gérer des troupeaux laitiers ou porcins, ou encore de faire la gestion des champs.

Bien que les utilisateurs de SigaFinance se situent principalement au Québec, l'entreprise vend ses autres systèmes dans le reste du Canada.

L'avantage local

La firme fondée en 1981 se démarque aussi en offrant des fonctionnalités qui tiennent compte des réglementations locales.

«Les logiciels pour la traite laitière développés hors du pays, par exemple, ne prennent pas toujours en charge les contrôles de qualité propres à la réglementation canadienne, illustre Steve Letendre. Et ils ne sont pas toujours en français.»

L'application de gestion de champs SigaChamp permet par ailleurs de calculer la quantité de fertilisants que les normes permettent d'utiliser selon la culture et la parcelle de terre.

«Il en faut suffisamment pour avoir un bon rendement, mais éviter de trop en mettre, sinon ça pollue. Beaucoup d'agronomes de la province travaillent avec notre logiciel pour faire des recommandations dans ce domaine.»

Pour l'instant, les logiciels de Siga fonctionnent seulement sur ordinateur. L'entreprise prévoit toutefois offrir d'ici un an des applications mobiles pour le suivi des champs, la production laitière et la comptabilité.

En chiffres 

5000 : nombre de clients

2 millions : revenus annuels

28 : nombre d'employés

Tenir les livres à la ferme

À la ferme laitière Plany, une exploitation agricole familiale située près de Victoriaville, c'est maman Sévigny qui tient les livres comptables. Il y a 10 ans, Jocelyne, de son prénom, le faisait à la main, sur papier. Mais en 2005, le comptable lui a suggéré d'informatiser son travail.

C'est là que la famille a eu recours à SigaFinance. À 60 ans, Jocelyne Sévigny a dû tout réapprendre.

«Au début, j'ai bûché, reconnaît-elle. J'ai bûché parce qu'à ce moment-là, je ne connaissais rien en informatique et j'avais tout à apprendre des ordinateurs. Avec n'importe quel autre logiciel, ç'aurait été pareil.»

Malgré ses lacunes en informatique, elle a rapidement réussi à faire fonctionner le logiciel comptable de Siga. Le soutien aux utilisateurs l'a beaucoup aidée. «S'il y a quelque chose qui ne va pas, on leur donne un coup de fil et ils nous rappellent dans l'heure qui suit.»

PHOTO FOURNIE PAR SIGA

Entrée des écritures

Chaque mois, après avoir fait l'entrée des données comptables, Jocelyne Sévigny donne le relais à son garçon, Yanick Plamondon. Il est chargé d'analyser les données financières pour évaluer la santé économique de sa ferme de 90 vaches, un établissement qui génère un revenu annuel de 800 000$.

«Puisque les comptes sont bien structurés et adaptés au monde agricole, je peux facilement calculer la valeur de mes dépenses par catégorie et calculer mon coût de production», explique Yanick.

L'hiver dernier, il a par exemple été en mesure de confirmer que son choix de modifier l'alimentation des vaches avait été rentable.

«On peut les nourrir avec des fourrages que l'on produit, comme l'enfilage de foin ou de maïs, ou avec du concentré, que l'on achète, explique Yanick Plamondon. On a donc avantage à utiliser plus de fourrages s'ils nous coûtent moins chers à produire que le concentré nous coûte à acheter.»

Son constat: il a réduit la quantité de concentré utilisée tout en produisant la même quantité de lait, soit 7350 hectolitres l'an dernier.

La famille retournerait-elle aux livres papier, aujourd'hui? «Non, non, non, dit Jocelyne Sévigny. C'est beaucoup plus rapide de faire les tâches sur ordinateur, avec SigaFinance. J'abandonnerais plutôt que de retourner en arrière!»

PHOTO FOURNIE PAR SIGA

Revenus et dépenses