Professionnel, fonctionnaire, professeur ou entrepreneur, ils sont unanimes : l'obtention d'une maîtrise en administration des affaires (MBA) les a fait avancer sur les plans personnel et professionnel. Cinq témoignages sur l'«expérience MBA».

Un rite de passage

Un MBA n'est pas qu'un simple investissement, c'est une forme de rite de passage, croit Louis Hébert, directeur des programmes MBA et EMBA à HEC Montréal. « Les gens en sortent changés. Ils n'ont plus la même vision qu'avant et ils ont une plus grande confiance en leurs moyens. » Les chiffres parlent d'eux-mêmes, soutient M. Hébert. La moyenne salariale des bacheliers recensés au Québec est de 45 000 $ annuellement. Elle passe à 58 000 $ pour les titulaires d'une maîtrise, puis à 88 000 $ pour un diplômé MBA.

Un MBA de HEC Montréal (un an à plein temps ou deux ans à temps partiel) coûte près de 8000 $. Difficile de demander meilleur rendement du capital investi, résume Louis Hébert.

Un passage obligé

À 15 ans, Geneviève Lavigueur travaillait déjà à la bijouterie familiale. Aujourd'hui, à 28 ans, son MBA en poche, elle est plus que jamais prête à faire progresser le réseau de 11 bijouteries fondé en 1962. Pour la jeune femme, le MBA était un passage obligé. À court d'expérience, elle a fait ses classes à la bijouterie avant d'être admise à ce diplôme de deuxième cycle. « Ce que j'ai le plus aimé de mon MBA : le cours de ICC (International Case Competition). Il m'a permis de sortir de ma zone de confort et de mettre en application la somme de mes connaissances acquises. J'aime aussi le fait de ne plus être vue comme la fille du patron », dit-elle.

Un MBA rentable

Stéphane Ross ne regrette pas d'avoir fait un MBA. « Ç'a été rentable, car ça m'a amené ailleurs », dit-il. En 1997, malgré un bac et une maîtrise, il ne peut décrocher un emploi dans son domaine. Il accepte un poste aux approvisionnements chez Bombardier. En 2003, il obtient son MBA et se joint à l'équipe d'audit de l'avionneur. « Tout le reste de ma carrière découle de ça », explique celui qui, depuis 2010, vole de ses propres ailes à titre de consultant en optimisation de processus. « Un MBA, ce sont des cours d'administration où tu as des professeurs de marque. Idéal pour quelqu'un qui n'avait pas de bac en administration », remarque Stéphane Ross, 48 ans.

Une vue d'ensemble

Le MBA de Marie-Josée Turgeon continue à porter ses fruits. Au début octobre, elle deviendra vice-présidente au développement des affaires au Centre de collaboration MiQro Innovation (C2Mi) de Bromont. Avant cela, elle a été directrice pour Varitron d'une usine de 80 employés. C'est à l'époque où elle travaillait à IBM Bromont que cette ingénieure chimique de 44 ans a reçu l'appel du MBA. Elle a fait son parcours sur cinq ans, juste avant la venue de la première cigogne. Dans la foulée, elle a accédé à un poste de direction à IBM. « Au bac, j'ai fait des analyses économiques, mais il me manquait une vue d'ensemble. Le MBA m'a aidée à aller chercher cela », dit-elle.

Quand le MBA faisait peur

Après avoir fait un baccalauréat en commerce et un MBA, Robert Duval s'est retrouvé, au début des années 70, avec un surplus de diplômes. « Je faisais peur aux employeurs, dit-il. Mon problème était que j'avais un MBA, mais aucune expérience de travail. » Cela dit, M. Duval, a mené une brillante carrière, notamment comme directeur général à la Ville de Granby. « La diversité est ce que je retiens de mon MBA, explique le retraité de 68 ans. J'ai fait des travaux d'équipe avec, entre autres, un avocat algérien et un comptable français. Apprendre à tenir compte des opinions et de la vision des autres m'a beaucoup servi quand j'étais DG d'une ville. »