Compétition québécoise d’ingénierie, Compétition canadienne d’ingénierie, Jeux de génie du Québec… les étudiants en génie ont l’embarras du choix pour ajouter des expériences enrichissantes à leur CV. La Presse s’entretient avec deux fervents habitués de ces évènements.

Coralie Grégoire et Gabriel Aubut étudient tous les deux à l’Université de Sherbrooke, respectivement en génie informatique et en génie robotique. Meilleurs amis, ils sont vite devenus passionnés des compétitions en génie : c’est une question d’apprendre certaines habiletés, de se faire des amis, de créer des occasions professionnelles.

Ensemble, dans l’épreuve de débats oratoires, ils ont participé trois fois à la Compétition québécoise d’ingénierie (CQI) et trois fois à la Compétition canadienne d’ingénierie (CCI), décrochant même une première place en 2021.

Mais il n’y a pas que la victoire qui compte.

« Ce sont tout le temps des gens motivés qui s’y trouvent, et on peut mettre à l’épreuve ce qu’on apprend, affirme Coralie Grégoire. Moi, avec les débats, je gagne des soft skills [compétences comportementales] qui ne sont pas directement associés à mon programme. J’aime aussi vraiment pouvoir rencontrer des gens. »

Pèlerinage annuel

Chaque année, les étudiants de génie de toute la province – et dans le cas de la CCI, du pays – se réunissent le temps de longues fins de semaine pour se mesurer à leurs camarades à l’occasion de près d’une dizaine d’épreuves : conception sénior, conception junior, débats oratoires, réingénierie, génie-conseil, communication scientifique, conception innovatrice, projet de recherche... les sujets sont vastes et les options, variées.

Plus tôt cette année, par exemple, des centaines de participants se sont rendus à l’Université de Sherbrooke du 3 au 7 janvier pour les Jeux de génie du Québec, qui comptaient 12 délégations représentant au total 14 universités. Puis, du 18 au 21 janvier, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés pour la CQI, tenue à l’Université Laval.

« Au cours des fins de semaine, il y a toujours une soirée réseautage où on entre en contact avec des entreprises partenaires. Puis il y a des partys, donc je mentirais de dire que ce n’est pas le fun », lance à la blague Coralie Grégoire.

D’une année à l’autre, on revoit les mêmes personnes. C’est bien rare, ceux qui participent à une compétition étudiante et qui ne veulent pas y retourner.

Coralie Grégoire, finissante en génie informatique

Défis et reconnaissance

Aux Jeux de génie, il y a aussi certains défis. En débats, le sujet n’est donné aux participants que 10 minutes avant l’affrontement, et la finale se fait devant environ 400 personnes. En conception, les étudiants reçoivent un mandat à 20 h et doivent le réaliser pour 9 h le lendemain matin.

En revanche, comme pour récompenser leurs efforts, chaque épreuve est associée à une entreprise partenaire qui peut offrir des stages ou encore des emplois aux jeunes qui se démarquent.

En d’autres mots, les Jeux sont, pour les étudiants qui s’impliquent également dans les associations de leur établissement scolaire, un moyen valorisant d’être « vus, entendus et reconnus ».

« Le génie, on a une vision brouillée de ça... On pense que je suis un genre de Thomas Edison dans mon local en train d’inventer des affaires, mais du génie, c’est être dans une équipe, travailler ensemble sur des problèmes très précis », s’amuse à illustrer Gabriel Aubut.

« Quand je suis à l’université dans mon coin à faire mon budget, les gens ne se rendent pas compte de mon travail. Aux Jeux, il y a carrément une juge [d’épreuve] qui travaillait pour une entreprise et qui m’a envoyé son contact. Ce sont des occasions comme ça que tu n’as pas quand tu ne sors pas de ta salle de classe. »