Des élèves du secondaire jouent les ingénieurs en herbe dans une compétition de ponts en bois.

Une tonne et demie de pression sur un pont miniature construit avec des bâtonnets de bois et de la soie dentaire.

C'est la charge qu'a soutenue la structure construite par quatre élèves de l'école secondaire Georges-Vanier avant qu'elle cède avec un craquement sec et une spectaculaire projection de débris.

Le 25 février, elle s'est classée au premier rang de la compétition PontPop. Près d'une centaine de ponts conçus et fabriqués par autant d'équipes y ont subi l'épreuve du vérin hydraulique, sous les acclamations des centaines de participants et de spectateurs réunis dans le grand hall de l'École de technologie supérieure (ÉTS), à Montréal.

Certains de ces garçons et filles de 4e et 5e secondaire y auront peut-être trouvé une vocation d'ingénieur...

La compétition PontPop en était à sa 11e présentation. Les équipes participantes doivent concevoir un pont d'une portée de 65 cm à 75 cm, posé sur deux piles. Elles peuvent utiliser autant de bâtonnets de «Popsicle» standard, de cure-dents ou de soie dentaire qu'elles le désirent. Toutefois, plus le pont s'éloigne d'un poids idéal de 1 kg, plus la performance de charge est pénalisée. C'est un délicat exercice d'équilibre entre l'efficacité et la quantité de matériaux, qui sollicite autant la créativité que l'ingéniosité.

Critères d'évaluation

Les créations des élèves sont également évaluées selon des critères d'originalité, d'esthétique et de qualité de réalisation par un jury composé de professionnels de l'industrie et de professeurs du département de génie de la construction de l'ÉTS.

Plusieurs équipent y auront consacré des centaines d'heures de travail. La note la plus élevée a été obtenue par le pont Énergie Cardio de l'École secondaire Dorval-Jean-XXIII, qui a cédé sous une charge de 1716 kg... et sous les cris de l'assistance.

Avant l'épreuve de charge, les équipes ont présenté et décrit leur projet aux juges. La qualité de leur communication était évaluée par un jury de communicateurs et de journalistes. L'équipe gagnante du prix Média, celle du pont La base du Collège Bourget, a décrit avec éloquence l'utilisation de la soie dentaire mise en tension dans une dalle de bâtonnets en cours de collage, à la manière du béton précontraint!

L'équipe du Pont l'temps de niaiser, de l'école Père-Marquette, a pour sa part obtenu le Coup de coeur ingénierie. Elle a opté pour une élégante structure monopoutre, surmontée d'un tablier dont les lames étaient placées en chevrons de teintes alternées.

Il y avait toutefois un risque: la poutre unique basculerait-elle sous la pression?

En fin d'après-midi, le pont cédera en son centre sous une charge de près d'une demi-tonne, mais sera demeuré rigoureusement stable.

Chacune des équipes a remporté ainsi une petite victoire sur la matière.

Sauriez-vous en faire autant?

Voici quelques-unes des exigences du concours PontPop ÉTS 2013.

Matériaux: bâtonnets de «Popsicle», cure-dents, colle blanche, soie dentaire

Longueur maximale: 1 m

Portée: de 650 à 750 mm entre les deux appuis

Largeur maximale: 220 mm

Hauteur maximale en tous points: 450 mm

Travée: surface unie, d'une largeur de 120 à 130 mm, de la même longueur que le pont

Hauteur de la travée: entre 110 mm et 250 mm

Poids: entre 1 et 3 kg. Le pont subira une charge croissante, appliquée en son centre sur une plaque d'acier de 100 mm sur 100 mm

Déformation verticale maximale sous la charge: 40 mm

Plus le pont est lourd, plus il est pénalisé

Bon courage...