Ça y est, votre carrière est bien entamée, vos revenus augmentent, mais vos dépenses aussi. Si vous n’avez pas d’enfants ni de maison, vous y songez peut-être. Vous attendez encore plus de la vie ? Allez-y ! Mais restez concentré sur vos objectifs.

Faites vos devoirs avant d’acheter une maison

« C’est important de faire un budget avant d’acheter une propriété, de calculer son vrai coût de vie pour vérifier quel est le vrai montant qu’on peut accorder à l’hypothèque, affirme Brigitte Felx, qui souligne que ce groupe d’âge avait un ratio d’endettement total de 150 % en 1999 alors qu’il grimpe maintenant à 250 % (selon les derniers chiffres disponibles de 2019).

« Si on a des enfants, il faut songer aux frais de garderie, aux dépenses pour les vacances familiales, aux coûts des camps de jour, aux sports et à l’école. On ne doit pas dépasser 30 % de son revenu net pour une hypothèque. Je précise net et non brut.

« Attention au piège de la maison trop grande, surtout dans un contexte de propriétés avec des valeurs élevées. Il faut justement vérifier si la propriété désirée a vraiment la valeur qu’on veut nous la vendre. »

Profiter des subventions pour les enfants

« Dans Les Simpsons, comment Homer pourrait-il payer des études à ses trois enfants avec un seul salaire stable ? illustre encore une fois Pierre-Raphaël Comeau. En profitant des généreuses subventions du régime enregistré d’épargne-études ! C’est une série télévisée, mais dans la réalité, c’est ce qui peut vous aider. »

Tous les planificateurs insistent : aucun parent ne doit passer à côté des subventions de 20 % du fédéral et de 10 % du provincial.

« Le REEE est une mine d’or fiscale, renchérit Audréanne Leblanc. Dès qu’on a des enfants et qu’on est capable d’économiser, on doit mettre de l’argent de côté dans ce régime extrêmement intéressant. »

Faites de l’argent avec celui des autres

Les générations précédentes attendaient d’avoir l’argent pour se procurer un bien et investir, soutient Antoine Chaume. « Évidemment, il faut séparer la gratification instantanée comme de s’acheter une BMW quand on n’en a pas les moyens, explique-t-il, par rapport à investir en achetant une propriété à revenus avec un minimum de mise de fonds. » Or les milléniaux qui sont plus à l’aise et à l’affût de ce type d’occasions devraient, selon lui, profiter judicieusement des formes de crédit disponibles pour investir.

Réglez vos papiers pendant que ça va bien 

« Vous vous souvenez de la scène du film Barbie dans laquelle Barbie revient du monde “réel” pour voir que Ken a pris possession de sa maison et de tous ses biens. Ça met en lumière l’importance de ne pas négliger les implications légales de notre union. C’est fait de façon légère et caricaturale, mais ça soulève des questions importantes d’actualité pour la société », relate Pierre-Raphaël Comeau.

Les nouvelles générations se marient de moins en moins et vivent en tant que « conjoints de fait », explique le planificateur. Mais au Québec, le Code civil ne reconnaît pas les « conjoints de fait » et ne leur offre aucune protection, même s’ils vivent ensemble depuis 20 ans. « On connaît tous des gens qui se sont fait avoir » dans une rupture, soutient-il. « Il faut donc se créer nos propres ententes pour remplacer le contrat de mariage et les notaires peuvent nous aider en faisant une convention de vie commune qui définit le partage des responsabilités, les contributions de chacun, ce qui appartient individuellement aux partenaires et les pensions advenant une séparation. »

Passez chez le notaire pour votre testament

« C’est essentiel dès qu’on a des enfants, dès qu’on a une résidence. C’est très plate à faire, mais c’est important d’avoir un testament et un mandat en cas d’inaptitude », insiste Audréanne Leblanc.

Qui sont nos conseillers ?

  • Pierre-Rafaël Comeau, conseiller principal, planification financière, Valeurs mobilières Banque Laurentienne, cabinet de services financiers
  • Antoine Chaume, planificateur financier et conseiller en gestion de patrimoine, Assante Capital ltée Équipe Major
  • Brigitte Felx, planificatrice financière et première directrice régionale, stratégie de distribution-entreprise, gestion mondiale d’actifs, Banque Royale du Canada
  • Audréanne Leblanc, fiscaliste et planificatrice financière, Mouvement Desjardins