Toutes les demandes de cautionnement ne se valent pas. Faut-il aller de l'avant ou y mettre un frein ?

Marge étudiante

Situation : 

Fiston entame ses études universitaires en philosophie appliquée. Il accepte l'offre de marge de crédit étudiante que lui propose une institution financière. Mais celle-ci exige néanmoins qu'un parent soit garant du prêt.

Commentaire : 

« Il faut se questionner à la base sur les institutions financières qui accordent des marges de crédit aux étudiants », observe Martine Marleau, conseillère budgétaire à l'ACEF de l'Est. Comme l'ACEF de l'Est le souligne, la marge de crédit étudiante présente le danger d'une utilisation dépassant largement le cadre des études. Si ces dépenses excèdent la capacité de remboursement du finissant, c'est le garant - une autre façon d'épeler le parent - qui assumera les conséquences.Cosignataire d'un bail

Cosignataire d'un bail

Situation : 

Votre fille étudiante prend un appartement semi-enterré (un demi-sous-sol) pour s'approcher de l'université. Malgré un loyer aussi bas que le logement, le propriétaire exige qu'un de ses parents soit cosignataire du bail.

Commentaire : 

« Le cas du parent d'un jeune, c'est à peu près le cas le plus soft, observe Martine Marleau. On ne demande pas un endosseur parce que la personne a un mauvais dossier de crédit très entaché. Ça fait quasiment partie du rôle de parent. » Mais il ne faut pas se fermer les yeux pour autant. « Pendant la durée du bail, on est responsable du paiement du loyer au même titre que la personne qui est locataire. Et on s'expose aux mêmes poursuites. »

Consolidation de dettes

Situation : 

Une malchance récurrente a entraîné votre meilleur ami sur la pente savonneuse de l'endettement, mais il a bon espoir, cette fois-ci, de remonter la déclivité. Une consolidation de dettes lui permettra de regrouper ses créances dans un seul emprunt, avec une seule mensualité. Son seul ami est appelé comme caution.

Commentaire : 

Mauvaise idée. En cas de défaut de paiement, vous risquez de perdre votre argent, votre réputation et votre ami. « Pour une marge de crédit ou un prêt de consolidation à terme, le standard, c'est que la banque va exiger le solde en entier », décrit Pierre Leblanc, syndic autorisé en insolvabilité (SAI). Pour poursuivre le remboursement avec des mensualités, la caution devra négocier une entente avec le créancier. « Mais pour la banque, il est plus facile de se tourner vers l'endosseur et de lui dire : rembourse-moi le prêt en entier. »

Une première voiture

Situation : 

Fiston - encore lui - vient de terminer ses études. Il décroche un premier emploi, médiocrement rémunéré. Il a besoin d'une voiture pour s'y rendre. Il opte pour une voiture d'occasion. Devant ses antécédents de crédit inexistants, le créancier exige une caution. C'est-à-dire vous.

Commentaire : 

« Il y a des circonstances où le parent n'a quasiment pas le choix », commente Martine Marleau. Les risques ne sont pas pour autant négligeables. Si le jeune travailleur ne conserve pas son emploi et manque à ses engagements, la caution devra assumer les mêmes responsabilités. « Il s'agit de profiter de l'occasion, surtout quand c'est quelqu'un qui commence dans la vie, pour lui expliquer les tenants et les aboutissants, et faire un peu d'éducation financière. »

Coemprunteur sur un prêt hypothécaire

Situation : 

Votre conjoint veut racheter le chalet de sa mère pour le mettre en location. Même si votre conjoint sera le seul à payer l'hypothèque, l'institution financière exige un coemprunteur. Devinez à qui il fait appel, au nom de la solidarité conjugale ? Eh oui...

Commentaire : 

Même si le coemprunteur n'est pas copropriétaire, il devra « assumer toute la responsabilité du manque à l'engagement », rappelle Julie Chenard, conseillère à la Caisse Desjardins du Lac-Memphrémagog. Votre conjoint perd son emploi et vous ne pouvez pas prendre le relais de l'hypothèque ? « Ça pourrait aller jusqu'à la vente de la maison », répond-elle. « Si le produit de vente est insuffisant pour couvrir le solde de la dette et les frais, la banque aura également un recours personnel contre le coemprunteur », ajoute la notaire Guylaine Lafleur.