Plusieurs petits épargnants qui aimeraient diversifier leur portefeuille en détenant des actions américaines se demandent quelle est la façon la plus simple d'accéder à ce marché. Or, il se trouve que la méthode la plus simple est presque toujours la plus rentable, du moins dans une perspective à long terme: il s'agit d'investir dans un fonds «indiciel», qui tente de reproduire le rendement de la Bourse dans son ensemble, comme mesuré par un indice boursier.

«La gestion indicielle a pris naissance aux États-Unis au milieu des années 70, alors qu'il devenait de plus en plus clair que la plupart des fonds d'actions américaines gérés activement n'affichaient pas un rendement supérieur aux indices boursiers. Les frais de gestion de l'ordre de 2,5 % par année sur les fonds gérés activement offerts au grand public sont un facteur important pour expliquer cette sous-performance. Les fonds indiciels ont des coûts beaucoup plus faibles», expose Dan Hallett, vice-président et directeur, Gestion d'actifs, chez Highview Financial Group.

Il rappelle que pour la période de 20 ans terminée le 30 juin 2013, un seul fonds parmi une trentaine a obtenu un meilleur rendement que l'indice boursier S&P 500, selon la base de données PALTrak de Morningstar Canada. «Bien sûr, à plus court terme, il y a toujours des fonds qui battront la performance d'un indice boursier. Le problème est qu'ils sont difficiles à établir d'avance. Même le légendaire investisseur Warren Buffett recommande à la grande majorité des épargnants d'investir dans un fonds indiciel d'actions américaines», poursuit-il.

On peut acquérir des fonds indiciels de deux manières. D'abord, par l'intermédiaire d'un fonds commun de placement traditionnel, appelé communément «fonds mutuel». Ou par l'entremise d'un fonds négocié en bourse (FNB), coté à Toronto ou sur les Bourses américaines.

Les premiers sont pratiques pour ceux qui épargnent de façon régulière. Le placement minimum y est souvent de seulement 100 $. On peut aussi souscrire à un plan d'achat préautorisé pour la modique somme de 25 $ par mois!

«Dans cette catégorie, les Fonds Série e TD sont particulièrement intéressants, car ils sont les moins dispendieux, avec des frais de gestion de 0,35 % pour le Fonds indiciel américain TD - e. Il faut toutefois détenir un compte auprès de BanqueNet de TD Canada Trust ou de Courtage à escompte TD Waterhouse pour acheter cette série particulière de fonds TD. Autrement, les frais de gestion sont de 0,54 % pour la série ordinaire offerte aux autres investisseurs, ce qui se rapproche des autres fonds de la même catégorie», prévient Dan Hallett.

Encore moins chers

Pour ceux qui ont un portefeuille plus important et qui ont l'expérience d'acheter et de vendre des actions en Bourse, les FNB sont intéressants, car leurs frais de gestion sont encore plus bas. Pat Chiefalo, directeur des produits dérivés et produits structurés à la Financière Banque Nationale, en recommande quatre: le FNB BMO S&P 500 (symbole boursier: ZSP) ; le Vanguard S&P 500 (VFV); le FNB Horizons indice S&P 500 (HXS) et l'iShares S&P 500 (XUS). Leurs frais de gestion oscillent entre 0,14 et 0,18 % de l'actif.

Si vous détenez des dollars américains, vous pourrez acheter des FNB dont les frais de gestion sont encore plus bas: ainsi, la version cotée à New York du fonds Vanguard cité au paragraphe précédent a des frais de gestion minimes de 0,05 %. Son symbole boursier est VOO. Le SPDR S&P 500 ETF (SPY) est toutefois le plus négocié et celui dont l'actif sous gestion est le plus important. Lancé en 1993, il fut le tout premier fonds négocié en Bourse.

Évidemment, il y a des commissions sur les transactions, que l'on ne retrouve pas sur les «fonds mutuels». Mais, quelques courtiers escompteurs, dont Scotia iTrade, permettent de négocier certains FNB sans commission, dont le FNB Horizons déjà mentionné. Questrade permet d'acheter tous les FNB sans commission ; la commission normale s'applique à la revente.

Investir dans les actions américaines implique un risque additionnel : celui du taux de change entre les dollars américain et canadien. Car vous achetez d'abord des dollars américains qui vous permettent d'acheter des actions cotées en dollars américains. Autrement dit, même si les actions américaines ne s'apprécient pas, le rendement de votre fonds sera positif si le dollar canadien se déprécie par rapport au dollar américain, comme il s'est déprécié de 7 % depuis septembre 2012. Donc, si vous prévoyez que cette tendance va continuer, achetez une version normale du fonds qui vous intéresse. Les quatre FNB recommandés par Pat Chiefalo subissent les fluctuations du taux de change.

Si vous prévoyez que le dollar canadien s'appréciera par rapport au dollar américain ou si vous ne voulez pas vous préoccuper des fluctuations du dollar, achetez plutôt une version «neutre en devises». La plupart des sociétés de «fonds mutuels» et de FNB en offrent une. D'ailleurs, le fonds indiciel d'actions américaines le plus important au Canada, l'iShares S&P 500 Index Fund (CAD-Hedged) (XSP) est un fonds qui neutralise le risque du taux de change.

Gestion «indicielle» ou «passive» vs gestion «active»

On dit d'un fonds qu'il est géré de façon indicielle ou passive lorsqu'il tente de reproduire mécaniquement le rendement d'un indice boursier quelconque. L'indice boursier américain le plus souvent utilisé est le Standard & Poor's 500, qui regroupe 500 grandes sociétés cotées sur les Bourses américaines. En théorie, le rendement d'un fonds dit «indiciel» devrait donc être le même que cet indice, moins les frais.

On dit d'un fonds qu'il est géré activement lorsque son gestionnaire en choisit les titres en fonction de ses propres critères. Il pourra les revendre lorsqu'ils ne répondent plus à ces critères et en acheter d'autres qu'il juge plus attrayants.