Au premier abord, l'avenir du géant du pétrole BP parait plutôt sombre. Voilà une compagnie qui sera tenue responsable d'un accident majeur qui a fait 11 morts et qui causé une catastrophe écologique sans précédent au large des côtes de la Louisiane. Et pourtant...

«Ça reste un titre intéressant », estime Denis Durand, de Jarislowski Fraser, même si la compagnie risque d'avoir une facture élevée à payer à la suite de ce désastre.

Depuis la date de l'explosion de la plate-forme pétrolière, le 20 avril, le titre de BP est passé de 60,48 $US à 43,45 $US hier.

La valeur de l'entreprise a diminué de 30 milliards mais les coûts qui pourraient résulter de la catastrophe pour BP seront très inférieurs à ce montant, calcule le gestionnaire. Dans le pire des cas, selon son estimation, ces coûts pourraient s'élever à 10 milliards. Ça veut dire que le marché a probablement puni BP trop sévèrement et que le titre pourrait rebondir.

Luc Fournier, de l'Industrielle-Alliance, avance lui aussi des raisons d'être optimiste pour le titre de BP. «L'impact d'un tel événement sera de rendre le forage off-shore plus difficile et de mettre un bémol sur l'offre de pétrole», explique-t-il.

Une offre restreinte signifie des prix plus élevés, dont les pétrolières profiteront, y compris BP.

Si le forage off-shore devient plus difficile, l'industrie des sables bitumineux sera peut être un peu moins mal vue aux États-Unis et ailleurs dans le monde, poursuit Luc Fournier. «Il y a peut-être de la valeur à aller chercher là», croit-il.