À 40 ans, le gestionnaire québécois d'un des fonds les plus performants du pays prend sa retraite. Jean-François Tardif, souvent qualifié de star du placement, quittera la firme torontoise Sprott Asset Management (SAM) au début du mois de juillet.

M. Tardif est notamment à la tête du fonds Catégorie de couverture d'opportunités SEC de Sprott, qui a offert un rendement annualisé de 21,5% sur cinq ans. Ce qui place le fonds tout en haut de la liste des quelque 4600 fonds communs canadiens pistés par la firme spécialisée Morningstar Canada. Ce fonds spéculatif, fermé aux nouveaux investisseurs, compte un actif de 375 millions de dollars.

Cité par le site Globe Investor, l'analyste indépendant Peter Loach a décrit M. Tardif comme étant un des plus talentueux au pays pour dénicher les bonnes valeurs (stockpicker).

M. Tardif, qui a des enfants de 5 et 15 ans, a mentionné en entrevue au Globe Investor que son travail lui prenait énormément de temps. Trop, visiblement.

«J'ai travaillé dur pendant tant d'années. Maintenant, je ne veux simplement plus travailler aussi dur. [...] J'ai une famille et je veux passer plus de temps avec mon garçon de 5 ans.»

M. Tardif, diplômé en administration de l'Université de Sherbrooke, dit avoir passé de longues heures, même pendant les vacances, à suivre le cours des titres de ses fonds. «J'ai fait de mon mieux pour les suivre, mais ce n'est pas facile», a-t-il confié.

Selon les informations recueillies par Morningstar auprès de Steve Rostowsky, directeur du placement de Sprott Inc. (société mère de SAM), M. Tardif n'avait pas de clause de non-concurrence à son contrat. Mais le principal intéressé affirme être encore incertain quant à un éventuel retour dans le monde de l'investissement. «Ce n'est pas quelque chose à quoi j'ai pensé jusqu'à maintenant. Pour l'instant, tout ce que je veux faire est profiter de la vie un peu plus.»