L’été tire à sa fin, mais le cœur de la métropole bat toujours au rythme des vacances. En témoigne la foule d’évènements organisés au centre-ville, où La Presse est allée se promener pour prendre le pouls des Montréalais en cette dernière longue fin de semaine estivale. Virée en quatre arrêts.
Midi – place des Festivals – Festival Distrix
La musique hip-hop se mêle aux dribles à l’ombre des tours du centre-ville. Entre deux séries de gradins dressées l’une en face de l’autre, six joueuses se disputent âprement le terrain à l’occasion d’une partie de basketball à trois contre trois, discipline qui fera son apparition aux prochains Jeux olympiques, à Paris, à l’été 2024. Il s’agit de l’évènement principal de Distrix, un festival sportif et de culture urbaine qui en est maintenant à sa quatrième édition. « La première année, je t’aurais dit que ça s’adressait plus aux jeunes de 18-30 ans, mais avec l’expérience, c’est vraiment familial. Les parents amènent leurs enfants qui connaissent souvent plus les athlètes et les artistes », badine Jo-Annie Charbonneau, chef sports et développement de Distrix.
Dans la foule, Marie-Hélène Boily observe le spectacle aux côtés de ses deux belles-filles et de sa conjointe. « Il manque de sports en plein air à Montréal », souligne-t-elle, à juste titre, en se réjouissant de la gratuité d’un grand volet de Distrix. Que ceux qui auraient manqué la journée de samedi se consolent. L’affrontement phare devrait être la finale qui pourrait se jouer entre le Canada et les États-Unis ce dimanche après-midi. La soirée se poursuivra avec un spectacle de hip-hop.
14 h 30 – Quai de l’Horloge – Taco Fest
Des effluves de tacos flottent dans l’air, les chansons d’un groupe de mariachis résonnent dans les haut-parleurs : on pourrait se croire un instant au Mexique, s’il n’y avait le fleuve Saint-Laurent juste à côté. À l’occasion de cette 2e édition du Taco Fest – la première depuis la pandémie –, des centaines de visiteurs viennent se régaler sur le quai de l’Horloge, dans le Vieux-Port de Montréal. « On est venus aujourd’hui parce qu’il n’y a pas d’aussi bons tacos au Vermont », lance Ryan Robertson, qui a fait la route depuis le nord des États-Unis avec sa conjointe Laura.
« Tout le monde a envie de sortir lors d’une belle journée, aller sur le bord de l’eau et manger des tacos », lance Brad Wishen, l’un des organisateurs de l’évènement, lorsqu’on lui demande à qui il s’adresse. Pour la vingtaine d’exposants venus des quatre coins de la ville, il s’agit d’une occasion en or de se faire connaître, confirme le copropriétaire de la Taqueria d’Hochlag, Ernesto Rios. « Ça booste notre été », confirme-t-il. À noter que le Taco Fest, réservé aux 18 ans et plus, ouvrira ses portes aux enfants à l’occasion de la fête du Travail, lundi.
17 h – Stade Saputo – Match du CF Montréal
Le stationnement du stade Saputo est déjà plein, plus de deux heures avant le début du match à domicile du CF Montréal. Entre les voitures, de la fumée et des effluves de barbecue s’élèvent. Que ce soit entre amis ou en famille, les partisans sont bien installés : chaises, bière et, surtout, maillots aux couleurs du Bleu-blanc-noir. « L’année passée, on est venus et les filles ont pu aller sur le terrain avec l’équipe ! », se souvient Karine Mitschuinig, dont la fille Émilie fait partie d’une équipe de soccer de Lakeshore. Elles sont d’ailleurs là, les jeunes joueuses. Du haut de leurs 10 et 11 ans, elles trépignent en attendant que les hot-dogs soient cuits. « La plupart jouent ensemble depuis qu’elles ont 4 ans », s’attendrit la mère de famille. Un peu plus loin, des ballons de soccer rebondissent sur des têtes, genoux et chaussures pendant que des partisans profitent du stationnement pour un entraînement improvisé. Le match qui oppose le CF Montréal au Crew de Columbus ce samedi est hors de l’ordinaire. Il marque le retour de l’ancien entraîneur-chef de l’équipe montréalaise Wilfried Nancy, à la tête de l’équipe adverse.
18 h 30 – Boulevard Saint-Laurent – Corgi Pawty et Festival BLVD
La Main est survoltée en ce samedi de fin d’été : fermée à la circulation et ouverte aux amateurs de bon temps, elle en est à sa troisième journée du Festival BLVD, destiné à toute la famille. En fin de journée, les sourires sont sur toutes les lèvres au fur et à mesure que se rassemblent les quelque 250 corgis venus participer au défilé du Corgi Pawty. Ces chiens courts sur pattes, les préférés de la feue reine Élisabeth II, sont à l’honneur. « Les corgis amènent tellement de joie », s’enthousiasme Frédérick Gallant, propriétaire de King, 5 ans. « Un seul corgi, c’est le bonheur, imaginez 250 ! » À l’angle de l’avenue des Pins, plusieurs de ces compagnons poilus arborent des costumes : hot-dog, bol de soupe, fée, requin et cowboy. Dans la foule, nombre de passants s’arrêtent, cellulaire à la main. Des jappements retentissent entre les conversations. Moosily Rushford tient contre elle le duveteux Taro, âgé d’à peine 8 semaines. Véritable star des petits et des grands, Taro est le dernier d’une portée qui a déjà trouvé preneur. Sauf lui. « Nous, on habite à la ferme, à Mont-Saint-Grégoire », explique Mme Rushford. « Peut-être que lui, on va le garder, finalement. »