Le premier couac entre le chef caquiste François Legault et son candidat-vedette Jacques Duchesneau a donné des munitions à Jean Charest.                

Il s'est moqué de la situation en conférence de presse à Sainte-Marie-de-Beauce lundi. «Tout le monde comprend qu'à la CAQ, François Legault fait le compte Twitter et les cocktails de financement, et Jacques Duchesneau s'occupe du reste. Et la journée n'est pas finie. À suivre», a-t-il affirmé, répétant plusieurs fois cette formule.

Dans la caravane libérale, on s'attendait à ce que M. Duchesneau commette une erreur de parcours, mais pas aussi rapidement. Ses déclarations et les corrections apportées par M. Legault ont été accueillies comme une véritable bénédiction au PLQ, au moment où la CAQ prenait chaque jour plus de place dans la campagne.

Questionné pour savoir s'il craignait un effet Duchesneau dans la présente campagne, Jean Charest a d'ailleurs répondu « l'effet d'hier, ou l'effet de ce matin ?», laissant entendre que le couac causera des dommages à la CAQ.

Jean Charest accepterait-il qu'un candidat potentiel passe d'abord au peigne fin les finances du parti, comme M. Legault l'a fait avec M. Duchesneau ? Les livres du PLQ «sont déjà pas mal ouverts», a répondu M. Charest, qui recevait depuis 1998 et jusqu'à ce que la loi soit changée récemment une prime de 75 000$ par année de son parti dont on a appris l'existence qu'en 2008.

«Ça ne vous semble pas un peu inhabituel que les gens se sentent obligés de se mettre sous enquête à M. Duchesneau qui a exigé ça ?» a ajouté M. Charest.

Le chef libéral a indiqué que personne d'autre au sein de son parti n'avait eu un droit de regard sur la composition du conseil des ministres. «C'est une prérogative qui revient au premier ministre. Dans notre système politique, c'est à cette personne que revient la responsabilité, qui décide de l'attribution des responsabilités», a-t-il insisté.

Alors que François Legault a comparé Jacques Duchesneau à Eliot Ness, Jean Charest a rétorqué que ce dernier «était un policier, pas un politicien». Notons toutefois que M. Ness avait tenté de devenir maire de Cleveland.

M. Charest est demeuré évasif lorsqu'on lui a demandé s'il entend présenter aux électeurs un plan de lutte contre la corruption. « Vous verrez pendant la campagne. Laissez-nous l'occasion de se prononcer sur ces choses-là », a-t-il dit, rappelant ensuite des mesures déjà adoptées. Plus tard, il a tenu un discours s'inspirant des « lignes » de la CAQ et du PQ : « On est déterminé à faire le ménage, et nous allons faire le ménage. On a posé des gestes. Nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour faire le ménage».