Mieux vaut continuer d'ignorer les Premières Nations pendant la campagne électorale plutôt que de tenter de leur imposer la citoyenneté québécoise et la langue française, estime le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard. Il a ainsi réagi à la proposition formulée la veille par Pauline Marois.

La chef péquiste a déclaré mardi que son parti, s'il est élu, interdirait aux anglophones, aux Autochtones et aux nouveaux arrivants de se présenter aux élections s'ils n'ont pas une «connaissance appropriée» de la langue française.

Sans équivoque, M. Picard a rétorqué dans un communiqué qu'«aucune des Premières Nations au Québec» n'acceptera de se faire imposer «une loi étrangère adoptée par un gouvernement provincial».

Il ajoute que si les chefs de parti ne comprennent pas cette position, alors les Premières Nations auront raison de douter de la bonne foi à laquelle les chefs de parti ne font que «prétendre», selon lui.

«Personne ne pourra nous empêcher de vivre notre vie comme nous l'entendons», lance-t-il.

La déclaration de Mme Marois ramène le projet de loi 195 à l'avant-plan. Déposé en octobre 2007, ce document prévoit la création d'une Constitution québécoise et l'institution d'une citoyenneté québécoise. Toute personne née au Québec titulaire de la citoyenneté canadienne et toute personne née au Québec ou née à l'étranger d'un parent détenteur d'une éventuelle citoyenneté québécoise pourrait s'en prévaloir.