Marc Cassivi livre son analyse point par point de la performance des chefs lors du débat.
STEPHEN HARPER
LE FOND
Son message : le Canada n'est pas les États-Unis. Il a voulu se démarquer de George Bush, en particulier sur les questions économiques. Une crise semblable à celle des États-Unis est « impossible » au Canada, a-t-il prétendu, de manière peu convaincante. Peu convaincant aussi sur les questions environnementales.
LA FORME
Nerveux au départ, hésitant dans ses phrases, il a évité la condescendance, mais a toutefois montré l'assurance d'un premier ministre confiant d'être réélu. Accusé sur tous les fronts, il a parfois eu l'air sur la défensive, mais son ton est toujours resté posé.
IMPRESSIONS GÉNÉRALES
Assez nonchalant, il s'est défendu parfois sans conviction, mais aussi sans être réellement ébranlé.
Note 7,5/10
GILLES DUCEPPE
LE FOND
Il a bien fait passer le message « Harper = Bush », sur les questions économiques, environnementales et internationales. Il a fait vibrer avec doigté quelques cordes sensibles des Québécois (l'environnement, la culture, la santé) en se posant en défenseur de leurs intérêts.
LA FORME
Assez clair dans ses énoncés. Maîtrisant ses dossiers. Moins agressif qu'à son habitude, on a senti son indignation contenue lorsqu'il s'attaquait aux politiques de Stephen Harper. Efficace et concis, mais trop peu présent par moments.
IMPRESSIONS GÉNÉRALES
Très à l'aise, efficace, mais d'une certaine façon effacé.
Note 7/10
STÉPHANE DION
LE FOND
Mauvais vulgarisateur de théories complexes (économiques, entre autres), il a montré beaucoup plus de concision sur les questions environnementales, culturelles et militaires. Convaincant dans sa démonstration des ratés du gouvernement Harper.
LA FORME
Sa nervosité était d'emblée palpable. On a eu l'impression qu'il récitait parfois son texte. Les mains se sont parfois agitées, son débit s'est accéléré. Mais il a pris de plus en plus d'assurance. Il a été très ferme avec M. Harper et a même fait preuve d'humour.
IMPRESSIONS GÉNÉRALES
Sous-estimé de son propre aveu, M. Dion a très bien joué ses cartes, se présentant comme le véritable rival de M. Harper.
Note 8,5/10
JACK LAYTON
LE FOND
Le plus terre-à-terre dans ses énoncés. Plusieurs exemples pour illustrer son propos, sur l'économie notamment. A attaqué autant Harper (« vous manquez de leadership ») que Dion, son principal rival. Il a joué sur sa fibre québécoise.
LA FORME
Charismatique, posé, sympathique. Un français à l'occasion approximatif. Trop peu combatif, il a souvent laissé la place à M. Dion.
IMPRESSIONS GÉNÉRALES
Sympathique mais trop timide. N'a pas su s'interposer dans le duel Dion-Harper.
Note 6,5/10
ELIZABETH MAY
LE FOND
S'est contentée de critiquer le bilan du gouvernement Harper, avec aplomb, sans cependant proposer de solutions de rechange. A surtout ajouté sa voix au concert de récriminations à l'endroit du gouvernement Harper.
LA FORME
Elle avait des phrases toutes prêtes, assez efficaces, mais son français laborieux ne lui a pas permis de se distinguer particulièrement. Elle a été limitée dans ses interventions.
IMPRESSIONS GÉNÉRALES
Elle a bien joué son rôle de poil à gratter de M. Harper, sans être convaincante sur les forces de son parti.
Note 6/10