L'armée canadienne a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête sur la façon dont un rapport portant sur le passage à tabac d'un prisonnier afghan semble avoir été tenu secret par le siège national de la Défense.

En juin 2006, des soldats canadiens ont capturé un homme soupçonné d'être un taliban et l'ont livré à la police locale. Le prévenu a par la suite été battu au point où les Forces armées canadiennes ont dû intervenir.

Un rapport sur l'incident, qui contredit les affirmations du gouvernement conservateur voulant qu'aucun prisonnier remis aux Afghans n'ait subi de violence, a apparemment été découvert seulement en décembre.

L'enquête a été ordonnée par le chef d'état-major, le général Walt Natynczyk, et elle est dirigée par le commandant de la Force opérationnelle interarmées de l'Atlantique, le contre-amiral Paul Maddison.

Le vice-chef d'état-major de la défense nationale, le vice-amiral Denis Rouleau, a indiqué que l'enquête se penchera sur l'incident lui-même, sur les motivations des soldats et la façon dont l'événement a été signalé.

Le rapport d'enquête est attendu le 1er mars et doit être rendu public peu après.

Le diplomate Richard Colvin a indiqué devant un comité spécial de la Chambre des communes qu'il avait prévenu à plusieurs reprises les fonctionnaires fédéraux, en 2006 et 2007, que des prisonniers pouvaient être torturés dans les prisons afghanes. Ses avertissements ont été rejetés par le gouvernement et les militaires, qui les jugeaient vagues et non fondées.

Les événements de juin 2006 ont été rendu publics il y a presque deux ans, mais les militaires ont d'abord indiqué que les prisonniers n'avaient jamais été dans un premier temps sous la responsabilité des Canadiens.

L'aveu subséquent du général Natynczyk a causé un choc sur la colline du Parlement et fait en sorte que le gouvernement s'est fait accuser de se livrer à une opération de camouflage.