C'est dans une cavité souterraine minuscule, les yeux bandés et les mains liées que la journaliste de la CBC Mellissa Fung a passé ses 28 jours de captivité en Afghanistan.

«Ils ne m'ont jamais fait de mal. Je vais bien. Dites à tout le monde de ne pas s'inquiéter. Il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire», dit l'ex-otage dans une vidéo rendue publique hier par le gouvernement afghan.La journaliste de 36 ans y décrit sa séquestration de 28 jours en réponse aux questions du chef de la Direction afghane de la sécurité, Amrullah Saleh.

«Pendant les trois premières semaines, quelqu'un était avec moi en tout temps, alors je n'étais pas toujours enchaînée. Mais la dernière semaine, j'étais laissée à moi-même et on m'a attaché les pieds et les mains», explique l'ex-otage.

L'endroit

Dans la vidéo, le directeur de la sécurité demande à Mme Fung si elle a été gardée captive dans une maison ou dans un puits.

«J'étais dans une petite caverne», répond la journaliste, avant de faire un croquis du lieu où elle a été détenue.

«Je pouvais à peine me tenir debout, et je suis plutôt petite. Le trou ne faisait pas plus de 1,50 m de largeur.»

Mme Fung subsistait grâce aux biscuits et au jus qu'on venait lui porter une fois par jour.

Elle n'avait pas accès à de l'eau.

Lorsque l'ambassadeur du Canada en Afghanistan, Ron Hoffmann, s'est approché d'elle pour la serrer dans ses bras, Mme Fung lui a dit: «Je ne sens pas très bon», avant d'ajouter qu'elle souhaitait prendre une douche.

La journaliste se trouve actuellement à l'ambassade, où elle a subi divers examens médicaux. Elle serait en bonne santé, selon la CBC.

Les talibans nient

Les talibans ont nié toute responsabilité dans l'enlèvement de la journaliste canadienne et ont jeté le blâme sur un «groupe islamiste modéré», Hizb-el-Islami, inscrit comme parti politique en Afghanistan.

La police afghane a arrêté trois personnes soupçonnées d'avoir pris part à l'enlèvement, dont l'interprète de Mme Fung et son frère.

Le gouvernement canadien tenterait actuellement d'obtenir leur libération.

Kaboul, le 12 octobre

La journaliste de la CBC en mission à Kandahar avait été enlevée alors qu'elle visitait un camp de réfugiés, dans la région de Kaboul, le 12 octobre.

Elle a été libérée samedi, après des semaines de négociations entre les kidnappeurs et le gouvernement local.

La famille de Mme Fung n'a pas rappelé La Presse, hier.

Avec La Presse Canadienne